Catégorie : Logiciels

Softcorner : des économies grâce aux licences logicielles d’occasion

Le geste clé du Green IT consiste à utiliser le plus longtemps possible les équipements existants. Plusieurs approches complémentaires aident à atteindre cet objectif : extension de garantie de 3 à 5 et / ou spare, choix d’un équipement évolutif et de qualité lors de l’achat initial, etc. Ces approches sont cependant souvent inefficaces si l’entreprise ne porte pas en même temps une attention particulière aux logiciels. En effet, comme nous l’avons démontré dans cet article, c’est le phénomène d’obésiciel qui contribue le plus à raccourcir artificiellement la durée de vie des équipements. En moyenne, chaque nouvelle version nécessite en effet 2 fois plus de puissance informatique (mémoire vive, puissance du processeur, etc.) pour fonctionner.

En plus de l’écoconception, l’une des pratiques clés pour réduire l’empreinte en ressources (mémoire vive, cycles CPU, etC.) des logiciels consiste à désinstaller ceux qui peuvent l’être, aussi bien sur les postes de travail que sur les serveurs. On récupère ainsi de la puissance (ce qui contribue à allonger la durée de vie) et des coûts de licence.

Dans ce cadre, le lancement de la première plateforme française pour la cession et l’acquisition de logiciels entre entreprises – www.softcorner.eu – est une aubaine. En effet, un outil facilitant la vente et l’achat de logiciel d’occasion ne peut qu’inciter les entreprises à faire le ménage dans leurs catalogues de licences et à revendre les licences inutiles.

Une plateforme pour généraliser l’achat et la vente de licences d’occasion
L’idée de Softcorner est d’appliquer le modèle de l’occasion au logiciel pour permettre aux entreprises de mettre en vente leurs logiciels inutilisés, et de pouvoir s’équiper à moindre prix. Il faut savoir que les entreprises européennes dépensent des sommes de plus en plus importantes pour s’équiper en logiciels informatiques. Avec une croissance de 1,7 % en France sur 2013 (étude Forester / IDC de mars 2014), ce budget s’établit désormais à environ 90 milliards d’euros.

Contrairement aux équipements matériels (ordinateur, écran, etc.), acheter des logiciels d’occasion ne présente, à priori, que des avantages puisqu’un logiciel ne s’use pas. Par ailleurs, la mise à disposition de logiciels d’occasion permet d’accéder à d’anciennes versions, souvent moins gourmandes en ressources (mémoire vive, cycles processeurs, etc.). Une entreprise peut donc s’équiper pour moins cher de logiciels qui nécessitent des ordinateurs moins puissants. Grâce aux logiciels d’occasion, elle peut donc continuer à utiliser ses serveurs et ses postes de travail existants.

La plateforme propose à ses membres trois services distincts :

  • Marketplace : offre la possibilité de proposer à la vente les licences inutilisées et d’acheter des logiciels d’occasion à moindre prix. Les produits sont mis en vente généralement entre 10 et 50 % du
    prix initial ;
  • Community : permet aux membres de poser des questions et répondre à la communauté. Véritable lieu d’échange de bonnes pratiques, cet espace permet à ceux qui manipulent au quotidien les contrats logiciels d’avoir réponse à leurs interrogations et besoins de précisions ;
  • KnowledgeBase : espace d’informations sur le licensing et l’écosystème logiciel. Les membres accèdent aux actualités, mais aussi à des publications et contenus experts inédits.

Licences inutilisées : une manne en temps de crise !
Le principal moteur de Softcorner est la possibilité, pour les entreprises, de revendre leurs licences inutilisées. A la suite de changement de systèmes d’information, de migrations, de fusions-acquisitions-cessions de filiales, de non-installation (licences *shelfware*), des organisations de toutes tailles disposent de quantités très importantes de logiciels inutilisés. Ceux-ci constituent autant de ressources et d’actifs gaspillés. Les organisations de tous types peuvent donc dégager des revenus en revendant leurs actifs software décommissionnés et inversement réduire leurs coûts d’achat grâce à l’acquisition de licences de seconde main.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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