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Green IT : les 7 tendances de 2017

Notre dernière tentative de prédication des tendances Green IT date d’il y a 2 ans, une éternité à l’échelle du numérique responsable ! Voici donc une nouvelle synthèse des évolutions des deux dernières années et la dynamique qui en découle pour les prochaines années.

Début 2015, il y a 2 ans, nous écrivions “un second cycle du Green IT démarre”. Avec la conception responsable des services numériques (voir plus bas), nous assistons aujourd’hui à une autre évolution majeure.

1. De l’énergie à la durée de vie

Les premiers efforts initiés il y a 8 ans pour réduire les volumes d’impression et la consommation d’énergie ont payé. Désormais, mieux vaut se focaliser sur l’allongement de la durée de vie des équipements. Après avoir testé différentes approches ces 3 dernières années, les grandes entreprises commencent à mettre en place des stratégies pour allonger significativement la durée de vie active de leurs équipements. Elles privilégient notamment le réemploi via l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). C’est particulièrement net concernant les membres du Club Green IT qui partageaient leurs bonnes pratiques en novembre dernier. Résultat : des ordinateurs qui sont utilisés plus de 8 ans !

2. Du Green IT au numérique responsable

Depuis plusieurs années, on note aussi (enfin !) la montée en puissance de la dimension sociale du Green IT. Alors que les premières démarches étaient centrées sur l’environnement (d’où le terme Green IT), les entreprises françaises s’intéressent désormais autant à la dimension sociale. Pour refléter cette évolution, les pros du domaine utilisent le terme numérique responsable plutôt que green IT, depuis environ 2 ans.

3. Du système d’information aux services numériques

Avec la transition numérique, les responsables informatiques sont de plus en plus challengés par les directions générales, souvent à l’initiative et avec l’appui des responsables développement durable, pour améliorer la performance environnementale et sociale des produits et ses services de l’entreprise. Cette tendance s’est confirmée ces deux dernières années.

4. L’écoconception à la rescousse

Le changement de périmètre – du système d’information aux services numériques – ne remet pas en cause les démarches green IT mises en place depuis des années. En revanche, les entreprises adaptent leur approche à la granularité du service et adoptent de plus en plus nombreuses l’écoconception (ISO 14062) comme méthodologie phare pour les éco-concevoir.

5. Des outils pour éco-concevoir le numérique

En 2 ans, le Collectif Numérique Responsable a mis au point un véritable arsenal pour aider les entreprises à éco-concevoir leurs services numériques. Pour la plupart gratuits et ouverts, ces outils opérationnels prennent la forme de référentiel, check-list, certification d’individu, outils de contrôle automatique, méthodologies d’évaluation de la maturité et de la performance environnementale, calcul d’empreinte, etc. A découvrir ici.

6. De l’écoconception à la conception responsable

Pour adresser toutes les dimensions auxquelles sont sensibles les parties prenantes, les entreprises ne se limitent pas à l’écoconception. Elles s’intéressent aussi à l’accessibilité numérique, à la qualité, à l’expérience utilisateur, à la représentativité et à la capacité de leurs produits et services numérique à inclure plutôt que créer du handicap. Bref, une approche centrée uniquement sur l’écoconception (environnement) ne suffit plus. C’est pourquoi un collectif d’acteurs concernés par cette démarche globale s’est créé fin 2014.

7. Vers une gadgetisation du développement durable ?

La généralisation des démarches d’innovation numérique durable se traduit aussi, malheureusement, par une gadgétisation du développement durable. Le numérique au sens large – objets connectés, capteurs, compteurs intelligents, puces RFID, applications mobiles, etc. – est perçu comme LA solution aux enjeux du développement durable. Malheureusement, cette vision prométhéenne induit potentiellement un gigantesque effet rebond. A-t-on réellement besoin d’un compteur intelligent pour prendre conscience qu’il faut éteindre le robinet d’eau lorsque l’on se douche ou sa box ADSL quant on quitte son domicile ? Malheureusement, de très nombreuses startups surfent sur cette vague avec l’espoir de devenir les « Google du développement durable »… Autant de solutions inutiles à l’impact environnemental bien réel.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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