Catégorie : Matériel

Obsolescence programmée : un rapport accablant de l’Ademe

L’Ademe a publié cet été une étude sur la durée de vie des équipements électriques et électroniques. Elle présente un état des lieux des connaissances et actions sur la question de la durée de vie des équipements électriques et électroniques (EEE) afin d’en comprendre les enjeux environnementaux, techniques et financiers.

Aucune définition harmonisée
Premier constat, il n’existe aucune définition standard de la notion de « durée de vie » des EEE. L’Ademe propose donc 4 définitions clés :
– la durée normative (mesurée dans des conditions spécifiques de tests),
– la durée d’usage (laps de temps durant lequel le produit est utilisé),
– la durée d’existence (entre la fin de fabrication d’un produit et son élimination)
– la durée de détention (période entre l’arrivée dans un foyer et sa sortie). Limitation des pièces de rechange, incompatibilités entre différents matériaux ou conception d’appareils moins robustes, l’utilisation d’un produit peut cependant être réduit par le phénomène d’obsolescence programmée.

Il aurait été plus judicieux de nommer la « durée d’usage » par la « durée de vie active » pour éviter la confusion avec « la durée d’utilisation effective d’un équipement »…

Réparer ? Trop cher
Alors que les achats d’équipements électroniques ont été multipliés par 6 entre 1990 et 2007, sur la même période, les dépenses de réparation ont chuté de 40 %. Selon l’Ademe, seuls 44 % des appareils qui tombent en panne sont réparés. Pourtant, une étude TNS Sofres précise que près de la moitié des appareils sont fonctionnels ou réparables.

En conséquence, le nombre entreprises spécialisées dans la réparation a chuté de -22 % entre 2006 et 2009. Le prix d’achat d’un ordinateur a été divisé par 10 en 15 ans, la tendance est donc encore pire dans l’informatique où réparer revient souvent plus cher que remplacer. Une situation qui concourt à réduire la durée de vie active des EEE de catégorie 3.

Quelles actions correctives ?
L’étude de l’Ademe estime que tous les EEE devrait afficher obligatoirement leur durée (de vie) normative comme c’est déjà le cas pour les ampoules basses consommation. Elle souligne également que, dans le cas des EEE, des pièces de rechange pour les pièces d’usure devraient être disponibles, même après la dernière mise sur le marché. Ce qui est rarement le cas car la gestion de ces stocks de pièces détachées coûte cher aux fabricants. Enfin, tous les appareils pourvus de batteries devraient se conformer à la directive européenne « batterie » ((2006/66/EC). Ce qui n’est malheureusement pas le cas, notamment pour les produits de Dell et Apple.

Source : http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=84636&p1=30&ref=12441

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

Site web - Twitter - Facebook - Linked In