Catégorie : Bonnes Pratiques

Les réunions à distance intéressantes pour l’environnement dès 5 participants

[Article écrit par Olivier Dion et Frédéric Bordage]

A l’occasion de la COP21 la start-up OnceCub.com a mis en place un outil qui permet aux internautes de calculer le bilan gaz à effet de serre (GES) de leurs voyages en 1 clic (avion, train, covoiturage). L’analyse de 177 personnes (3639 trajets, 3,4 millions de kms, 290 tCO2e) montre que l’avion représente 92 % des émissions même s’il ne représente que 56 % des kilomètres parcourus. A l’inverse, le train représente 5 % des émissions pour 42 % des kilomètres parcourus.

GreenIT.fr s’est associé à OneCub.compour prolonger cette analyse et comparer l’impact des différents modes de réunion, notamment en physique et à distance. L’unité fonctionnelle étudiée est « une réunion de 5 participants pendant 3 heures ».

Comme le montre l’image ci-dessus, dans le scénario « physique », les 5 participants basés en province se rendent à la réunion à Paris en transport en commun. Quatre participants privilégient le train et un participant prend l’avion. On ne prend pas en compte les émissions associées à la salle de réunion. Au total, environ 200 kg CO2e sont émis, dont l’essentiel par le trajet en avion. Si l’ensemble des participants avait pris le train, on serait plus proche de 8 à 10 kg CO2e.

Dans le scénario « à distance », les 5 participants se connectent sur un système de réunion à distance type visioconférence / téléprésence. Pour évaluer, les émissions, nous nous appuyons sur deux études menées par Swisscom et Ericsson* qui estiment entre 2 et 8 kg les émissions associées à 1 heure de téléprésence. La fourchette basse n’inclut pas les émissions associées à la salle (fabrication du mobilier, lumière, chauffage, etc.) – qui ne sont pas prises en compte dans le scénario « physique » – tandis que la fourchette haute inclut ces émissions. On obtient ainsi une fourchette comprise entre 3 heures * 2 à 8 kg CO2e = 6 et 16 kg CO2e pour une réunion de 3 heures.

Un seul trajet en avion pénalise tous les efforts des autres collaborateurs

Même s’il ne s’agit que d’ordres de grandeurs, le bilan final est intéressant. Le premier enseignement est qu’il faut éviter à tout prix l’avion et le remplacer autant que possible par le train ou une réunion à distance. On le savait déjà, ce n’est qu’une confirmation.

Le second enseignement montre qu’il est plus difficile d’arbitrer entre le train et la réunion à distance. On peut cependant en tirer une règle : plus le nombre de participants et la distance moyenne par participant sont importants et plus il faut privilégier la réunion à distance. Surtout s’il n’existe pas de transport en commun pour couvrir le déplacement.

Au final, on retiendra que :

  • 1 seul trajet court en avion pénalise les efforts faits par tous les autres participants ;
  • Train et téléprésence se valent pour une réunion de 3 heures x 5 participants en national ;
  • Au-delà de 5 participants, il faut envisager une réunion à distance ;
  • Dès que l’on bascule en transnationale, la réunion à distance s’impose.

Sources : GreenIT.fr & Onecub.com, *études disponibles sur demande auprès des entreprises citées.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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