Catégorie : Logiciels

L’efficience : concept clé de l’écoconception

De nombreux retours d’expérience nous rappellent que la performance, notamment d’un site web, est essentielle pour fidéliser ses clients et obtenir un bon taux de conversion. Cependant, cette performance peut s’avérer trop coûteuse au regard du bénéfice économique obtenu. Il est donc plus judicieux de changer d’objectif et de viser une meilleure efficience.

L’efficience est définie comme la quantité de moyens à mettre en œuvre pour atteindre un but. A service rendu identique, moins votre site web ou votre logiciel consomme de ressources informatiques (serveurs, mémoire vive, cycles CPU, bande passante, etc.) et plus il est efficient.

Ce qui est intéressant avec l’efficience, c’est qu’elle pousse les informaticiens à aller rechercher des leviers au-delà du code et de la technique. Alors que l’atteinte d’une meilleure performance se traduit dans 95 % des cas par l’ajout de ressources informatiques, l’efficience n’impose pas de changer de matériel ou d’en ajouter. Cette démarche s’intéresse en effet autant à la couverture fonctionnelle et à l’interface graphique du logiciel ou du site web qu’aux lignes de code sous-jacente. Ce faisant, elle permet d’obtenir plus de performance avec moins de ressources informatiques.

Les ténors du web prêchent l’efficience
Microsoft, Google et Amazon ont démontré que l’efficience peut être obtenue simplement, en identifiant des seuils à partir desquels la performance technique (traduisez les investissements économiques pour atteindre cette performance) n’est plus rentable.

Ils ont en effet démontré qu’il y a un lien direct entre :

  • la performance économique d’un site web et la rapidité d’affichage d’une page ;
  • et entre la rapidité d’affichage d’une page et le nombre de résultats affichés.

Les expériences de Google, Amazon et Microsoft montrent qu’il n’y a pas de linéarité. Autrement dit, certains effets de seuils techniques doivent inciter les concepteurs de sites web à, par exemple, quantifier précisément le nombre de résultats retournés pour éviter de mobiliser une grande quantité de ressources à la marge. Car l’effort marginal n’est pas rentable pour l’entreprise et extrêmement préjudiciable pour la planète.

Dans les prochains articles de cette série, nous illustrerons la réflexion de cet article par trois retours d’expérience :

  • Pourquoi Google affiche-t-il 10 résultats par défaut ? (et pas 20 ou 30)
  • Pour Amazon, la sur qualité coûte trop cher en ressources
  • Microsoft : 20 % des résultats de Bing sollicitent 80 % des ressources

Merci à Jérémy Chatard pour l’idée de cet article.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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