Catégorie : Ecoconception

Quels sites de presse impactent le moins la planète ?

Pour répondre à cette question, le journaliste Gerald Holubowicz a analysé 118 sites web de presse en ligne via l’extension GreenIT-Analysis. L’objectif était à chaque fois d’obtenir leur EcoIndex pour les classer et, bien entendu, d’évaluer les impacts environnementaux des sites.

Low-tech Mag & Reporterre parmi les rares champions

Tout en haut du classement international, on retrouve sans surprise Low tech magazine et les Designers Ethiques, mais aussi Reporterre.

C’est réjouissant de constater que certains acteurs du domaine font ce qu’ils prêchent. Plus surprenant, Kombini arrive à la 8ème place du classement. On retrouve aussi dans le haut du classement Bastamag, France 24 et Telerama.

Seulement  16 % des sites au dessus de la moyenne

Notons que la performance environnementale (score EcoIndex) se dégrade très vite même dans le peloton de tête. On passe ainsi d’un score de 75 % pour Low tech magazine en 2ème position à un score de 53 % pour Reporterre en 12ème position. 

A la 19ème place sur 118, Telerama n’affiche déjà plus qu’un score de 36 %, suivi de La Croix à la 20ème place avec un score de 35 % (E sur une échelle allant de A à G).

Autrement dit, sauf à de rares exceptions prêts, la performance environnementale des sites web de presse n’est pas bonne.

84 % en dessous de D

Statistiquement, plus des trois quarts des sites obtiennent un score inférieur à D, c’est-à-dire en dessous de la moyenne.

Tout en bas du classement français, on retrouve  en vrac : RMC, Atlantico, Vogue, L’humanité, The Wall Street Journal, Les Echos, 20 minutes, Europe 1, Capital, Libération, El Pais, Géo,  la BBC, The Guardian, Le Monde, etc. qui ne parviennent pas à dépasser un score de 10 % !

Un surcoût environnemental conséquent

Cette mauvaise performance environnementale se traduit par des impacts évitables. Alors qu’une page du Monde émet 4,3 grammes équivalent CO2 et près de 3 centilitres d’eau, en comparaison, Kombini.fr émet pratiquement 2 fois moins de gaz à effet de serre et consomme pratiquement 2 fois moins d’eau !

Si on part du principe que les plus « gros » sites des leaders peuvent probablement atteindre la moyenne en faisant un peu d’efforts, c’est-à-dire passer d’un score EcoIndex de 10 % à 50 %, le potentiel de gains environnementaux à l’échelle du top 25 [1], soit 6,5 milliards de pages web dont l’empreinte passe de  2,7  grammes équivalent CO2 et 4 cl d’eau à 2 gCO2eq et 3 cls d’eau, est de l’ordre de :

  • 6 517 000 kg équivalent CO2 (environ 1000 tours du monde)
  • 48 879 000 litres d’eau (environ 5 millions de packs d’eau minérale).

Les ténors de l’information en ligne ont donc encore des progrès à faire.

[1] nous nous sommes appuyé sur ce classement https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Frequentation-internet/Classement-des-Sites

Source : https://journalism.design/featured/classement-ecoindex-des-sites-de-presse/

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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