Catégorie : Matériel

Un iMac d’il y a 20 ans sur Mars ?

Après avoir conquis  la Lune en 1969 avec l’équivalent d’un téléphone portable 2G d’il y a 30 ans, la Nasa indique que son dernier rover martien Perseverance – plus de 2 milliards de dollars – repose sur un microprocesseur 50 fois moins puissant qu’un smartphone actuel.

Fiabilité plutôt qui puissance

Pour conquérir Mars, la Nasa aurait pu choisir un processeur récent de type Intel Core i9 avec 10 cœurs fonctionnant à plus de 5 GHz. Pourtant, la vénérable institution a préféré un RAD750, soit un microprocesseur à 1 cœur cadencé à 0,233 GHz. Il s’agit d’une version durcie du PowerPC 750 qui équipait… le premier iMac de 1998 !

Pourquoi retenir un processeur d’il y a 20 ans, au minimum 300 fois moins puissant que l’état de l’art actuel ? Parce que la Nasa rappelle que Mars ne dispose pas d’une atmosphère protectrice comme la Terre. Or, les processeurs récents sont gravés si finement, de l’ordre de la taille d’un électron, qu’ils sont trop exposés aux interférences liées à l’absence d’atmosphère.

Ingéniosité et savoir-faire plutôt que course à l’armement

La faible puissance des CPU n’est pas un problème puisque la Nasa emploie des ingénieurs qui savent programmer… Elle s’appuie également sur Linux pour son hélicoptère martien. Autrement dit, pour garantir le succès de ses missions, l’agence spatiale la plus sophistiquée du monde préfère s’appuyer sur de la low-tech numérique (un processeur d’il y a 20 ans), un système d’exploitation open source (Linux), et sur les compétences de ses employés, plutôt que sur une course à la puissance informatique.

La Nasa rappelle que les rovers précédents, Spirit et Opportunity, et les engins spatiaux les plus perfectionnés de l’univers (télescopes spatial Fermi et Kepler par exemple) reposent sur des microprocesseurs 10 fois moins rapides que Perseverance, soit 3 000 fois moins puissants qu’un microprocesseur à 500 euros !

Voilà qui donne à réfléchir sur la course effrénée à la puissance informatique…

Merci à Stéphane Bordage, Breek, pour l’idée de cet article.

Source : GreenIT.fr avec The Verge

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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