Catégorie : Bonnes Pratiques

Sobriété numérique : 7 bonnes résolutions pour 2020

Le début d’année est une période propice pour remettre les compteurs à zéro et mettre enfin en œuvre les bonnes résolutions qui nous trottent dans la tête depuis longtemps.

L’occasion de vous présenter 6 gestes essentiels à adopter définitivement en 2020 pour tendre vers des pratiques numériques plus responsables et devenir un Jedi de la sobriété numérique !

1. Du renouvellement tu te passeras

C’est décidé, cette année, je repousse au maximum le renouvellement de mes appareils numériques, même s’ils commencent à être un peu vieillots.

Le geste le plus intéressant pour votre porte monnaie et pour la planète est simple : surtout ne rien changer. La fabrication concentre en effet les impacts environnementaux du numérique. C’est en tout cas ce que montrent toutes les analyses du cycle de vie et les études macro telles que la dernière en date sur l’empreinte environnementale du numérique mondial !

2. Les objets cassés tu répareras

50 millions de tonnes de déchets électroniques, et moi, et moi…

Ca commence comme une chanson, mais c’est beaucoup moins drôle. Tout est devenu jetable. Alors, on jette. Pourtant, 85 % des ordinateurs usagés peuvent être réparés. La proportion est à peu près identique pour les téléphones et un grand nombre d’autres équipements électroniques. Un seul mot d’ordre en 2020 : réparer.

3. Reconditionné tu achèteras

N’en déplaise aux médisants, le développement durable, ce n’est pas le goulag !

Vous pouvez même consommer autant que vous le souhaitez, mais de préférence en réemployant des équipements reconditionnés plutôt qu’en achetant des produits neufs. Les équipements reconditionnés sont nettoyés, vérifiés, et si nécessaire, réparés. Bref, vous disposez d’un équipement quasiment neuf, de plus en plus souvent assorti d’une garantie de 6 mois à 1 an. En plus, vous contribuez à créer des emplois en France. Non délocalisables, ils aident la plupart du temps à l’insertion de personnes en situation de handicap ou qui ont connu un parcours de vie chaotique.

4. Tes déchets tu recycleras

Arrive fatalement un moment où votre fidèle smartphone / ordinateur / tablette tire définitivement sa révérence et où il n’est plus possible, à moins d’être riche comme Crésus, de le faire réparer.

Le recyclage de la bête peut alors commencer. Cette opération est particulièrement dangereuse pour l’environnement car elle fait appel à des hauts fourneaux, des bains d’acide chlorhydrique, du cyanure et d’autres joyeusetés du même acabit. L’idéal est d’apporter directement ses équipements en fin de vie dans un point de collecte agréé. Vous trouverez une carte des principaux acteurs en France à cette adresse : www.recyclage-informatique.net.

5. Les appareils tu débrancheras

Débranche, débranche… tout !

Le numérique représente 13,5 % de la facture électrique des français. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), à l’échelle mondiale, les équipements électriques et électroniques connectés ont consommé 400 TWh d’électricité en 2013, uniquement lorsqu’ils étaient en veille. A la clé : une quantité astronomique d’eau douce perdue (4 litres par kWh électrique en France) et des tonnes de déchets radioactifs à stocker pendant plusieurs centaines de milliers d’années pour les plus actifs. Laisser vos équipements électroniques en veille revient à financer directement ces impacts environnementaux puisque vous payez pour qu’ils aient lieu. Si vous voulez faire des économies tout en réduisant ces impacts, débranchez physiquement tous les appareils électriques. Par exemple à l’aide d’une multiprise munie d’un interrupteur.

6. Vers la conception responsable de tes services numériques tu tendras

Comme nous l’avons démontré ici, c’est le gras numérique des obésiciels qui est le principal responsable de l’obsolescence accélérée des appareils électroniques tels que les smartphones, les ordinateurs, les tablettes, etc.

Cette situation n’est pas une fatalité. En appliquant des bonnes pratiques pour éco-concevoir les services numériques, on peut diviser par 10 la puissance informatique nécessaire à leur fonctionnement (et jusqu’à plus de 1300 la bande passante) et rallonger ainsi la durée de vie des terminaux utilisateurs comme des serveurs. Au delà de la dimension environnementale, la conception responsable des services numérique vise aussi à les rendre plus accessibles, de meilleure qualité, et moins coûteux.

7. De la 5G tu te passeras

La 5G apporte surtout une augmentation du débit par rapport à la 4G.

C’est le principal argument mis en avant par l’industrie des télécoms. Elle ravira donc les accros des usages numériques haut débit en situation de mobilité, autrement dit ceux qui ne peuvent pas se passer de vidéo à la demande (streaming) et de jeu en ligne à 320 km/h dans le TGV. Mais est-ce bien raisonnable ?

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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