Catégorie : Bonnes Pratiques

Livre blanc numérique et environnement : 26 actions concrètes pour faire converger numérique et écologie

L’Iddri, la Fing, le WWF France et GreenIT.fr, avec le CNNum, ont présenté aujourd’hui aux secrétaires d’Etat Brune Poirson (écologie) et Mounir Mahjoubi (numérique) leur Livre Blanc Numérique et Environnement (PDF – 1,5 Mo).  Ce document présente aux acteurs publics 26 propositions d’action pour mettre le potentiel de transformation du numérique au service de la transition écologique.

Ce Livre Blanc n’entend pas faire la synthèse de toutes les propositions existantes, mais a vocation à lancer le débat sur les mesures les plus appropriées, à susciter des contre-propositions et des propositions complémentaires, à nourrir la réflexion des pouvoirs publics. Il a vocation à ouvrir un nouvel agenda politique : celui de la convergence des transitions numérique et écologique.

« Selon la manière dont les nouveaux produits et services portés par le numérique seront conçus par les innovateurs, utilisés par les citoyens et régulés par les pouvoirs publics, la transition numérique facilitera ou au contraire rendra plus difficile la transition écologique. (…) Les pouvoirs publics (…) ont un rôle à jouer » estime Damien Demailly de l’Iddri, qui a coordonné la rédaction du Livre Blanc.

Voici une synthèse des 26 propositions.

Livre blanc Numérique et Environnement - tous les chantiers

 

Chantier 1 : Réduire l’empreinte environnementale du numérique

1. Faire de la France et de ses territoires les champions de la réparation et du réemploi.
2. Allonger à cinq ans la durée de garantie des équipements numériques.
3. Être exemplaires en renforçant les démarches Green IT dans les administrations nationales et locales.
4. Définir une méthodologie commune d’évaluation des démarches Green IT en s’appuyant sur les travaux existants des acteurs de terrain.
5. Soutenir le développement d’un label « numérique responsable » pour les entreprises de services numériques.
6. Rendre obligatoire l’éco-conception des sites web et services en ligne publics et des entreprises.
7. Faire une revue de l’application effective de la Loi contre l’obsolescence programmée.

Parmi ces 7 actions, vous noterez qu’il s’agit de thèmes que nous évoquons depuis bientôt 15 ans sur GreenIT.fr : allongement de la durée de vie via le réemploi et la durée de garantie, écoconception des services numériques, industrialisation de la démarche Green IT des entreprises, etc.

Chantier 2 : Utiliser le numérique pour mieux concevoir les politiques écologiques

8. Réaliser une « revue numérique » des politiques environnementales.
9. Engager un programme d’innovation et d’expérimentation en faveur des civic tech pour la transition écologique.
10. Former les acteurs publics de l’écologie au numérique.
11. Soutenir les projets de coproduction de données pour la transition écologique.
12. S’appuyer sur les innovateurs, en particulier dans les territoires, en leur lançant des défis ambitieux et en les appelant à proposer des solutions en rupture.
13. Renforcer la transparence des systèmes de calcul dans la ville intelligente.

Chantier 3 : Soutenir l’innovation numérique en faveur de l’écologie

14. Favoriser la création et la diffusion – dans les incubateurs et auprès des innovateur et investisseurs – de référentiels d’évaluation des innovations à impact écologique.
15. Engager – au niveau national et dans les territoires – une « revue écologique » des programmes d’innovation numérique, sur le véhicule autonome ou l’industrie du futur par exemple.
16. Réserver une place, dans ces programmes, à des projets innovants focalisés sur la production d’impacts écologiques « radicaux ».
17. Créer – aussi bien en zones urbaines que rurales – des territoires d’expérimentation numérique et écologique.
18. Rapprocher les acteurs de la Green Tech Verte et de la French Tech.

Chantier 4 : Mobiliser le potentiel des données au service de la transition écologique

19. Créer une base de données publique pour permettre aux acteurs du numérique d’analyser leurs impacts environnementaux.
20. Étendre la notion de données d’intérêt général aux thèmes clés de la transition écologique, pour le public comme pour le privé.
21. Renforcer la coopération entre les collectivités et les acteurs numériques détenant des données privées essentielles pour la bonne mise en œuvre d’un objectif de politique écologique.
22. Favoriser la science ouverte.
23. Développer la « culture de la donnée » au service de l’écologie.

Nous sommes forcément très sensibles à la propositions 19 car « on ne peut améliorer que ce que l’on sait mesurer ».

Propositions transversales

24. Développer une feuille de route « Transitions numérique et écologique », au niveau national et dans chaque territoire.
25. Créer une taskforce « écologie et numérique » pour mutualiser l’expertise et de faciliter le partage d’expériences.
26. Favoriser l’éducation et la formation au numérique responsable en créant une plateforme d’information Numérique et Environnement.

Parmi ces propositions, nous sommes particulièrement sensibles à la numéro 26 qui consiste notamment à fournir aux enseignants et formateurs des kits pédagogiques avec un contenu validé et des certifications pour la formation continue. Deux sujets sur lesquels nous avons travaillé depuis plusieurs années au sein de la communauté, avec à la clé, deux formations courtes et deux certifications désormais reconnues par la profession.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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