Catégorie : Bonnes Pratiques

Empreinte numérique d’un salarié : quelles sources d’impacts ?

Dans un précédent article, nous vous avons présenté l’empreinte numérique d’un salarié. Une évaluation obtenue dans le cadre du Benchmark Green IT 2016 réalisé par GreenIT.fr pour le Club Green IT et du Cigref, en collaboration avec la Fing et le programme Transitions2.

Pour rappel, l’empreinte numérique annuelle d’un utilisateur est de l’ordre de :

  • 1 520 kWh d’énergie (50 ampoules basse consommation allumées pendant 2000 heures) ;
  • 514 kg CO2e (3 100 kms en voiture, soit un Paris-Moscou) ;
  • 23 555 litres d’eau (428 douches ou 2617 packs d’eau minérale).

Aujourd’hui, nous nous intéressons aux sources de ces impacts. Car il est important de se concentrer en priorité sur les domaines du système d’information où les actions auront le plus gros effet de levier.

La fabrication des équipements utilisateurs concentre les impacts

Lorsqu’on segmente les systèmes d’information étudiés en deux parties, avec d’un côté l’environnement utilisateur et de l’autre l’environnement de l’entreprise (infrastructure) [1], les impacts associés aux utilisateurs prédominent avec 63 % de la dépense énergétique, 80 % des émissions de gaz à effet de serre, et 90 % de la consommation d’eau.

Pour la première fois, cette étude « macro » confirme le résultat des Analyses de Cycle de Vie (ACV) publiées jusqu’à présent : sauf exception, la fabrication (notamment des équipements des utilisateurs) est l’étape qui concentre le plus d’impacts environnementaux.

Les impacts se situent essentiellement dans :

  • La fabrication des équipements des utilisateurs ;
  • La fabrication du papier et des kWh électriques ;
  • Les collaborateurs de la DSI : trajets domicile-travail et m2 de bureaux.

La durée de vie trop courte des terminaux (ordinateurs portables et smartphones notamment) impacte notablement le bilan global. La durée de vie moyenne (interne et externe) sur l’échantillon observé est de l’ordre de :

  • Ordinateur de bureau : 5 ans ;
  • Ordinateur portable : 4 ans ;
  • Smartphone : 2 ans ;

En complément, l’étude a permis d’identifier trois domaines qui constituent les principales sources d’impacts sur la phase d’utilisation :

  • Energie : salles informatiques et centres de données ;
  • Gaz à effet de serre : déplacements des collaborateurs et m2 de bureau alloués à la DSI ;
  • Eau : impressions (fabrication du papier).

Contrairement aux idées reçues, même s’ils consomment beaucoup d’énergie sur la phase d’utilisation, les centres de données ne constituent pas la principale source d’impacts et encore moins d’émissions de gaz à effet de serre (conformément à l’usage, nous n’avons pas comptabilisé la vapeur d’eau).

Sources : GreenIT.fr et Club Green IT

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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