Catégorie : Energie

Facebook émet 5 fois plus de gaz à effet de serre qu’il y a 4 ans

Les émissions de gaz à effet de serre de Facebook ont été multipliées par 5 en 4 ans, passant de 60 000 tonnes équivalent CO2 en 2009 à 300 000* tonnes en 2012. C’est énorme ! Les émissions 2012 représentent l’équivalent de 50 000 français(es) pendant un an. En terme d’énergie, Facebook a consommé autant d’électricité en 2012 que 10 millions de français ou 85 millions d’indiens !

Des solutions « cloud » en préparation
Face à ces chiffres qui font froid dans le dos, des chercheurs du Trinity College et d’IBM Research Dublin ont développé un système prédictif, baptisé Stratus, qui permet de connaître à l’avance sur quel nœud (un nœud = un data center) d’un nuage informatique exécuter un programme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre associées. Leur algorithme s’appuie sur 3 variables : le niveau d’émission de gaz à effet de serre, le coût de l’électricité, et le temps de transfert des données nécessaires au calcul.

Les chercheurs ont testé leur modèle sur le service Elastic Compute Cloud (EC2) d’Amazon en incorporant 3 nœuds situés en Irlande, en Virginie (USA) et en Californie (USA). Les requêtes provenaient elles de 34 zones géographiques différentes. Résultat ? Il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 21 %.

Mais c’est le niveau de sensibilité qui est le résultat le plus intéressant : le temps de transfert des données nécessaires au calcul joue un rôle déterminant. Autrement dit, pour que cette approche ait du sens, il faut absolument que le réseau soit très performant et les données les plus petites possibles.

Ce projet n’est pas le premier sur ce sujet. Il y a un an, Thomas Ledoux de l’EMN et Jean-Louis Pazat de l’INSA Rennes ont présenté une approche similaire pour réduire l’empreinte d’un nuage informatique, notamment en insistant sur le rôle incontournable des contrats de service (SLA) pour atteindre une meilleure élasticité.

Vers une plus grande sobriété applicative ?
Quels que soient les mécanismes mis en œuvre au niveau de l’infrastructure physique des nuages informatiques, leur effet de levier reste relativement faible par rapport à l’écoconception des logiciels qui s’y exécutent.

A terme, s’ils souhaitent réduire leur consommation d’énergie et les émissions de GES associées, les ténors du web devront réduire drastiquement la taille de l’infrastructure physique nécessaire à leur fonctionnement. Seul un retour à une plus grande sobriété fonctionnelle permettra d’atteindre cet objectif.

Source : GreenIT.fr et http://ieeexplore.ieee.org/xpl/articleDetails.jsp?reload=true&arnumber=6587037

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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