Catégorie : Bonnes Pratiques

Les entreprises croulent sous une montagne de papier

A l’occasion de la Journée mondiale sans papier (World Paper Free Day) organisée le 27 octobre dernier, le spécialiste de la gestion de l’information, Iron Mountain, a publié une étude européenne sur la consommation de papier dans les entreprises. L’étude révèle que 45 % des entreprises européennes sont confrontées à des problèmes pour gérer leurs informations. 59 % sont préoccupées par l’espace excessif nécessaire pour stocker ces documents. Une situation logique puisque, selon l’AIIM (Association of Information & Image Management), les entreprises détiennent aujourd’hui 10 fois plus d’informations qu’il y a cinq ans.

Marc Duale, Président International d’Iron Mountain, commente : « Avant de se lancer dans un programme de réduction du papier, les entreprises doivent déterminer quelles informations elles détiennent et distinguer celles qui présentent le plus de risques et de valeur. »

Cinq mesures pratiques permettant aux entreprises de gérer efficacement le papier :

1. Se concentrer sur le « papier efficace » plutôt que sur le « zéro papier »
Le fait est que nous n’éliminerons pas le papier à court ni même à moyen terme. La croissance des archives papier va de pair avec l’explosion des informations numériques, le tout sur fond de réglementations toujours plus contraignantes et d’évolution des besoins métier. A cela s’ajoutent souvent des budgets restreints, des systèmes et processus dépassés, ainsi qu’une dispersion des responsabilités entre de multiples services. La solution la plus pragmatique consiste à adopter un modèle hybride, dans lequel tous les types d’informations (physiques et numériques) sont pris en compte et gérés dans le cadre d’une stratégie cohérente.

2. Organiser et segmenter vos informations
Nombre d’organisations conservent de volumineuses archives de documents papier et ne savent tout simplement pas par où commencer. Le secret réside dans la segmentation. Les entreprises ont besoin de savoir ce qu’elles détiennent et à quel endroit. Quels sont les documents critiques pour l’entreprise et où se trouvent-ils ? Il s’agit des documents indispensables au fonctionnement de l’entreprise, de ceux qui sont le plus souvent demandés par des tiers ou encore ceux auxquels les employés ont le plus fréquemment accès. Quels documents ne sont plus nécessaires et donc voués à être détruits ? Cette démarche de segmentation aidera les entreprises à réduire l’ampleur du problème et à concentrer leur énergie et leurs ressources sur la gestion de leurs documents les plus précieux.

3. Comprendre l’environnement extérieur
Le cadre réglementaire devient de plus en plus contraignant et complexe. Les entreprises qui opèrent à l’international se trouvent confrontées à un casse-tête supplémentaire : les législations variables et parfois incohérentes d’un marché à l’autre. Elles doivent se frayer un chemin à travers le terrain miné de la bureaucratie afin de veiller au respect de la loi, à savoir, quels documents conserver, de quelle façon et pendant combien de temps. Il leur est donc conseillé de travailler avec des tiers experts qui pourront les aider à archiver leurs documents conformément aux réglementations en vigueur, ainsi qu’à gérer l’ensemble de leur cycle de vie, depuis leur création jusqu’à leur destruction sécurisée.

4. Externaliser le stockage
Aux coûts cachés de l’accumulation des informations sur site viennent s’ajouter ceux, plus évidents, relatifs au temps consacré par le personnel au stockage, à la gestion et à la recherche des dossiers de l’entreprise. Un tiers de confiance peut se charger de filtrer la majorité des documents papier entrants avant qu’ils ne parviennent dans les bureaux de l’entreprise, tout en assurant le suivi de l’ensemble des questions de conformité. Les documents pertinents peuvent être numérisés et intégrés aux processus appropriés (comptes fournisseurs, par exemple), tandis que les documents moins essentiels peuvent être stockés hors site pendant une durée prédéfinie, au terme de laquelle ils seront détruits en toute sécurité.

5. Se méfier des solutions systématiques
Une numérisation systématique ne fera tout simplement pas l’affaire. Certains pensent qu’il suffit de numériser tous les documents et de broyer les originaux pour aboutir à un bureau totalement sans papier. Cette approche conduit invariablement à des investissements excessifs en raison de la numérisation de documents peu susceptibles d’être jamais réutilisés ou encore d’impressions en cachette par des employés cherchant à contourner le système. Ainsi, loin de s’améliorer, la situation ne fait qu’empirer. Par conséquent, plutôt que de tout numériser, il vaut mieux s’efforcer de déterminer quel est l’usage optimal des informations, puis investir en numérisant les documents auxquels vous devez avoir fréquemment accès.

Source : http://www.ironmountain.fr/news/2011/impr10252011.asp

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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