Catégorie : Bonnes Pratiques

Apilab mixe capteur électronique et abeille pour surveiller l’environnement

[article publié initialement sur CleantechRepublic par Baptiste Roux Dit Riche]

A défaut d’une fée, c’est une bonne abeille qui, selon toute vraisemblance, s’est penchée sur le berceau de Benjamin Poirot à sa naissance. « Je suis fils et petit-fils d’apiculteur, mais je ne voulais pas m’engager dans la production. Mon objectif c’était de concilier ce parcours personnel avec mes études scientifiques. » Docteur en biochimie, cet abeillophile a donc fondé, en 2007, le bureau d’études rochellois Apinov. Sous la marque Apilab, Benjamin Poirot propose à ses clients une méthode de surveillance environnementale par les abeilles. « L’abeille est un bio-indicateur attractif car en prélevant simplement quelques abeilles, on peut connaitre la qualité de l’air, de l’eau et du sol sur un rayon de trois kilomètres et une période d’intégration de 15 à 30 jours (ndlr : espérance de vie de l’abeille butineuse). C’est une analyse globale. »

Diagnostic et surveillance environnementale
Destinée aux collectivités, aux associations et aux industriels, la méthode Apilab propose deux prestations distinctes. D’abord un diagnostic environnemental (Apidiag) qui vise à repérer la diffusion d’un polluant (métaux lourds, dioxines, pesticides…) sur un site donné. « En règle générale nous posons trois ruches qui sont relevées entre une et trois fois par an. Les échantillons d’abeilles sont ensuite transmis à un laboratoire indépendant. On étudie ainsi l’évolution d’un polluant dans le temps. » Complémentaire, le système Apialerte assure lui une surveillance environnementale d’un territoire par l’observation du comportement des abeilles. « Grâce à des capteurs électroniques nous surveillons quotidiennement la mortalité des abeilles dans les ruches. En cas d’un pic aiguë de mortalité, nous envoyons une alerte au client. » Moins d’insectes dans la ruche ? L’utilisateur d’Apialerte reçoit automatiquement une alarme sur son téléphone. La technologie et la nature font équipe.

Butiner le marché des collectivités
Si leur méthode de détection des métaux lourds s’adresse prioritairement aux industriels, les experts d’Apilab misent pour l’instant beaucoup sur le marché des collectivités. Leur procédé a ainsi déjà séduit les élus des villes de La Rochelle (étude de la qualité de l’air) et Poitiers (détection de pesticides). « Nous avons beaucoup de demandes d’agglomérations et de collectivités. Elles possèdent parfois déjà des ruches dans une logique de biodiversité. Avec notre méthode, elles peuvent valoriser leurs efforts en matière de développement durable. » Fort de ces premières références réussies en France, Benjamin Poirot pense pouvoir exporter désormais sa méthode à l’étranger. Et pourquoi pas l’ouvrir à de nouvelles problématiques, comme la radioactivité. Un tel scénario ferait alors mentir ceux qui pensent encore aujourd’hui que l’abeille fait peur à la population. « Lorsque nous devons installer une ruche, nous cherchons un endroit tranquille, un peu éloigné des habitations explique Benjamin Poirot. Cela dit, l’abeille a plutôt une image rassurante.» Parole de petit-fils d’apiculteur.

Source : http://www.cleantechrepublic.com/2011/05/12/apilab-abeille-surveillance-environnementale/

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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