Catégorie : Energie

5 innovations pour réduire l’empreinte des villes d’ici 5 ans

Contrairement aux idées reçues, les citadins émettent proportionnellement moins de CO2 que les ruraux. Aux Etats-Unis, en 2005, un New-yorkais émettait 7 tonnes de CO2 par an contre 25 tonnes pour la moyenne de la population américaine. Pour une raison simple : les citadins se déplacent de moins en moins, sur des distances plus courtes, et plus souvent en transport en commun. D’autre part, la densité des logements (immeubles) réduit en partie les fuites thermiques.

Cependant, depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville. Chaque année, 60 millions de personnes migrent dans les zones urbaines. Si bien que 68% de la population mondiale vivra en ville en 2050 ! Les citadins étant de plus en plus nombreux, les villes concentrent des enjeux environnementaux planétaires de toute première importance : émission de CO2, déchets, etc. D’où la question : comment gérer durablement des villes qui ne vont cesser de croître dans les années à venir ?

Parmi les acteurs des TIC durables, un nombre croissant d’entreprises – IBM, Cisco, Orange en tête – s’intéressent à cette problématique (smart cities) qui pourrait rapporter gros.

Dernièrement, IBM a publié un rapport qui met en avant 5 grands chantiers :
– Les villes bénéficieront de systèmes de santé plus performants pour combattre les maladies transmissibles, notamment en standardisant les méthodes de partage d’informations et d’analyse de déclenchement des maladies infectieuses.
– Les immeubles urbains seront capables de comprendre et réagir comme des organismes vivants. Aujourd’hui, la plupart des systèmes qui constituent un bâtiment – chauffage, eau, évacuation des eaux usées, électricité, etc. – sont gérés indépendamment les uns des autres. Conçus de façon plus intelligente (smart building), les bâtiments, grâce à des milliers de capteurs, seront capables de limiter leur empreinte écologique.
– Les voitures et les bus circuleront sans essence. Le consortium de recherche danois EDISON développe par exemple une infrastructure intelligente pour permettre l’adoption à grande échelle de véhicules électriques fonctionnant avec de l’énergie renouvelable. Ce qui ne résout pas le problème des batteries, mais c’est un bon début.
– Grâce à des systèmes de gestion intelligents, les villes consommeront moins d’eau. Alors qu’une personne sur cinq n’a pas accès à l’eau potable, les municipalités perdent d’énormes quantités d’eau, plus de 50%, à cause des fuites dans les infrastructures. Les infrastructures de distribution intelligente (smart grid), qui reposent notamment sur des compteurs intelligents (smart meter), vont participer à la réduction du volume d’eau potable consommée par habitant. Des technologies avancées de purification d’eau, permettront également de recycler et réutiliser l’eau localement, et ainsi, de réduire de 20% l’énergie utilisée pour son transport.
– Les villes pourront réagir à une situation de crise – avant même de recevoir un appel d’urgence. Les sapeurs-pompiers de New York ont choisi IBM pour construire un système sophistiqué destiné à recueillir et partager les données en temps réel, de façon à prévenir les incendies et protéger les sauveteurs.

Mais comme le rappel David Dodman, dans un rapport, « les vrais responsables du changement climatique ne sont pas les villes en elles-mêmes mais plutôt les modes de vie à tendance très consommatrice des individus qui vivent dans ces pays riches ». Il faut donc avant tout que chaque citadin accepte de consommer moins et plus intelligemment.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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