Catégorie : Hébergeur

Et si on hackait le cloud pour plus de transparence ?

Propos issus de Tom Raftery de RedMonk SlideShare.net/TomRaftery.

Les data centers utilisent une quantité importante d’électricité. Les débats autour de leur impact environnemental se focalisent principalement sur l’efficience énergétique et plus particulièrement sur le PUE. Selon Tom Raftery, cette analyse est trop limitée. En effet, émissions de CO² et énergie ne sont pas forcément liées. Encore plus émissions de CO² et PUE. C’est d’ailleurs la position de l’Alliance Green IT (AGIT) qui publiait récemment un position paper sur ce sujet.

Facebook avec son centre informatique de Pinneville – qui a été le projet pilote pour l’opération Open Compute (Design open source du matériel et du data center) – a obtenu un PUE de 1,08, bien plus bas que la moyenne de 1,5 des data centers de ce type. Cependant si on analyse les sources d’énergie utilisées, 58 % de la consommation électrique provient du charbon et 12 % du gaz.

Ce constat peut être fait sur de nombreuses actions dites "Green". Dublin par exemple est un hub important pour tous les data centers (Microsoft, Amazon, Google…) car la température irlandaise est idéale et permet d’éviter d’utiliser des systèmes de refroidissement énergivores. Problème, 84 % de l’énergie irlandaise est d’origine fossile.

Efficience énergétique ou énergies renouvelables ?
En regardant l’intensité CO² des data centers, on voit clairement ce problème : un data center avec un PUE faible mais alimenté principalement avec des énergies renouvelables aura un PUE de 3 mais un impact de la source d’énergie de 0,2 kg CO²/kWh. Un centre informatique avec un PUE faible mais alimenté principalement avec des énergies fossiles aura un PUE de 1,2 mais un impact de 0,8 kg CO²/kWh.

Or, les datacenter alimentés avec des sources d’énergie renouvelables se comptent sur les doigts d’une main. Rackspace et Google (compte tenu de leurs investissements dans les énergies renouvelables) ont un impact neutre. Idem pour GreenCloud hébergé en Islande avec 100 % d’énergie renouvelable. Amazon indique que 2 de ces sites sont neutres carbone, mais aucune donnée ne permet de vérifier ces allégations. Quant on arrive à obtenir des données sur les émissions, elles sont trop grossières et ne sont focalisées que sur la réduction des volumes d’émissions et non sur l’intensité en CO².

Nous pouvons de plus rajouter à l’argumentaire de Raftery, que ces données n’intègrent pas les émissions embarquées (énergies grises). Or, l’énergie grise constitue une part importante des émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie.

Hackons !
La proposition de Tom Raftery est de partir sur des solutions ouvertes ("Open") qui permettraient d’intégrer des données de monitoring plus transparentes. Les solutions open existent pour le cloud : Cloudstack, OpenStack, Eucalyptus… Il suffirait de "hacker" (forker si vous préférez) ces solutions pour ajouter les informations utiles. L’intérêt de cette approche ? une intégration de ces informations dans le "core" des solutions Open pour une re-descente de cette solution chez les utilisateurs. Mastodon C est une solution permettant de donner des statistiques via des estimations. Il manque cependant des informations réelles.

Une idée à laquelle GreenIT.fr adhère ! Encore faut-il que les opérateurs suivent.

Source : http://greenmonk.net/2012/10/09/can-we-hack-open-source-cloud-platforms-to-help-reduce-emissions/

Olivier Philippot