Catégorie : Bonnes Pratiques

Smart truc et smart machin …

La foire aux smarts

Aujourd’hui, pour qu’un objet soit considéré comme high-tech, il faut qu’il soit « smart », c’est-à-dire intelligent, malin. On a ainsi eu droit aux smartphones, aux smart-TV et voici que déboulent maintenant les smart-meters, les smart-grids, les smart-buildings, et même les smart-carts !
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Soyons sérieux

Mais franchement, est-ce qu’un smartphone est plus intelligent que mon quasi-préhistorique téléphone mobile (10 ans de bons et loyaux services à ce jour) ? Certes, le smartphone est un concentré de technologie, un vrai petit ordinateur qui peut se connecter à Internet ou faire tourner des applis, mais pour ce qui est de téléphoner, il ne fait pas mieux que ses prédécesseurs pas très smart !
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Et les smart-meters, dont Linky est le représentant en France, qu’ont-ils de bien malin ? Tenez-vous bien, ils communiquent la consommation en temps réel. Fichtre ! Ca inspire le respect et ça vous relègue n’importe quel prix Nobel au rang de Ducobu.

Bon, les smart-grids, voire les smart-buildings, sont peut être un peu plus évolués, mais il ne s’agit grosso modo que d’algorithmes permettant d’exploiter des données envoyées par des capteurs. On reste loin de la définition de l’intelligence artificielle qui est la « recherche de moyens susceptibles de doter les systèmes informatiques de capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains ».

Est-ce bien raisonnable ?

Au final, devant la multitude des appareils de plus en plus « intelligents », faut-il se réjouir ou frémir ?

On peut rêver d’un téléphone qui raccroche automatiquement devant la vacuité des propos échangés : “Allo ? Ca va ? Ouais ca va, et toi ca va ? Ouais, qu’est-ce que tu fais ? Ben je téléphone …. Bip, bip, bip” Ou d’une smart-TV qui refuse de diffuser les programmes idiots (mouais, qui reste éteinte la plupart du temps, quoi 😉

On peut craindre l’avènement de systèmes de surveillance automatisés, ou d’armes high-tech (le QI des smart-bombs tendrai à augmenter, est-ce à dire qu’elles seront bientôt capables de s’autodétruire d’elles-mêmes ?)
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Et surtout on peut attendre la réelle intelligence artificielle qui reste pour l’heure cantonnée dans les labos de recherche de l’INRIA, du LIG de Grenoble ou du LRI à Paris.

A l’échelle des défis que nous devons relever (crises écologique et économique majeures), le fait de pouvoir consulter le programme de télévision du soir dans le métro est-il réellement “smart” ?

De notre point de vue, une technologie “smart” est celle qui nous aide à changer de comportement pour atteindre les objectifs du développement durable dans la joie et la bonne humeur. A ce titre, on pourrait parler de smart-traveling pour le co-voiturage qui nous (ré)apprend à vivre ensemble tout en réduisant l’empreinte économique et écologique de nos déplacements. Bref, ce qui est smart dans un smartphone, ce n’est pas la technologie en elle-même, mais ce que nous en faisons…

Las, il semble bien que les solutions technologique miracles n’existe pas et que l’adjectif “smart” ne soit, dans la majorité des cas, qu’un argument commercial pour nous vendre de nouveaux biens de consommation. En attendant l’avènement de l’intelligence artificielle, n’est-ce pas à nous, les utilisateurs, que revient la responsabilité de transformer ces outils en smart-truc et smart-machin ?

Votre avis ?

Yann Hamonic

Ingénieur INSA, j’ai passé 3 ans chez un éditeur de logiciel, puis 10 ans en SSII, avant de lancer ma propre structure. J’ai ainsi pu expérimenter de nombreux métiers (de développeur à chef de projet, en passant par l’intégration, les tests, le pilotage et même la Hotline !), et j’ai évolué dans des secteurs divers (PME de services, Grandes entreprises industrielles, Services Publics). Passionné par la nature et l’environnement, je me suis intéressé au Green IT à partir de 2007. Cela m’a permis de concilier mes passions et mes compétences professionnelles au point de vouloir en faire mon activité principale. J’ai ainsi démarré un projet de création autour du conseil en Green IT en 2010, et la société AWALENN a finalement été créée en 2012 (AWALENN est membre de l’AGIT). Je suis contributeur à GreenIT.fr depuis l’été 2011.

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