Catégorie : Bonnes Pratiques

Et si on comptait la consommation par personne ?

Les indicateurs en green IT ne sont pas actuellement encore matures, et de plus, ne permettent pas de couvrir tous les cas d’application du système d’information, en particulier en ce qui concerne la consommation énergétique. Au niveau des postes de travail, la consommation ainsi que le taux de veille peuvent être utilisés et parfois standardisés (comme le TEC d’Energy Star). Ensuite, on passe directement au PUE qui convient en partie aux data centers mais pas forcément aux autres infrastructures comme les bureaux.

L’infrastructure d’un bureau est le bon exemple du manque d’indicateur. Malgré le nombre important des bureaux, les seuls indicateurs que nous trouverons seront soit la facture d’électricité soit la consommation du parc. Je ne parle pas de l’équivalent émission C0² qui ne permet pas de gérer précisément l’efficacité et la consommation énergétique.
Alors que faire ? Voici une réflexion sur un indicateur potentiel.

Tous d’abord, si l’on revient à une gestion classique d’un projet ou d’une équipe, un indicateur de dimensionnement repandu est le coût du personnel. Par exemple on trouvera souvent le TJM ou taux journalier moyen. On déduit ensuite à partir de ce taux des coûts de projet ou alors on essaye d’optimiser ce coût.
Quel serait alors un équivalent en gestion green IT ?

Pour étude, nous pouvons prendre un bureau avec les caractéristiques suivantes :

  • 8 personnes
  • 10 PC standards, consommant en moyenne 100 Wh et activés en journée,
  • Une imprimante consommant en moyenne 200Wh allumée tout le temps,
  • Un serveur allumé 24h/24h consommant en moyenne 500Wh,

La consommation hebdomadaire est donc de 167 kWh. En associant le nombre de personnes, on déduit que l’on a une consommation de 4,2 kWh par personne et par jour.
On a ainsi intégré, pas uniquement la consommation du PC, mais aussi la consommation de l’infrastructure. De plus le coût de la consommation la nuit et le week-end a été pris en compte.

La complexité sera ensuite de pondérer les ressources partagées (par exemple un serveur partagé entre différents services). Dans un premier temps une simple division de la puissance consommée sera suffisante. Pour la consommation externe induite (cloud, web…), le calcul est plus compliqué. De nombreux essais de calcul e existent … en particulier sur greenit (pour Google par exemple). Compte-tenu de la complexité, je pense qu’il ne faut prendre en compte que les applications métiers.

Que faire maintenant avec un tel indicateur ? Tout d’abord optimiser la consommation et l’efficacité de l’infrastructure en le faisant baisser. Comment ? En diminuant de façon classique les consommations (gestion d’énergie, efficacité, extinction…) mais aussi en mutualisant les appareils avec d’autres services (ici interviendra le facteur de pondération).

Ensuite cet indicateur va permettre de comparer l’efficacité énergétique entre plusieurs services ou activités. Un service comptable devra par exemple avoir un indicateur plus faible par personne qu’un service de CAO (car il utilise une infrastructure plus lourde).
Autre utilisation : Le calcul du coût énergétique d’un projet. Si l’on a ce TJEM (appelons le « taux journalier énergétique moyen») pour différents services alors il est facile de calculer le coût global du projet en fonction des ressources utilisées et du nombre de jour réalisés.

L’avantage d’un tel indicateur ? Il n’intègre pas les autres coûts de l’infrastructure comme le chauffage et l’éclairage. Leurs grandeurs ne permettraient plus d’avoir assez de finesse pour gérer le SI.

Et vous quel est votre TJEM ?

Olivier Philippot