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Taxe carbone : un serveur pourrait couter 60€ en plus par an

La taxe carbone prend forme

Michel Rocard, qui préside avec Alain Juppé le comité d’experts sur la Contribution Climat Energie (CCE), a livré sur France Inter les lignes directrices de son rapport qui sera transmis au gouvernement d’ici la fin du mois.

L’objectif consiste à « taxer les comportements principalement celui qui consiste à utiliser des énergies fossiles responsables du gaz a effet de serre qui va transformer la planète en poêle à frire »

Michel Rocard évoque une taxe de 32 € la tonne de CO2 émise en 2010 et de 100 € en 2030. Il rappelle qu’il ne s’agit que d’un avis et que « le gouvernement reste maitre de sa décision qu’il prendra au moment ou on fera le projet de loi de finance pour 2010 ».

Pour le particulier, ce nouvel impôt doit être compensé, avec « par exemple une allocation forfaitaire en fonction de l’éloignement ». De même le fait d’être chauffé au gaz (énergie fossile) génèrera un accroissement de 15% de la facture du fait de la taxe et aura vocation à être compensé économiquement. Michel Rocard rappelle que l’objet de la taxe est d’être incitative sur l’évolution du comportement et pas d’améliorer les finances de l’état.

L’électricité pourrait entrer dans le périmètre de la taxe carbone

Pour autant « la commission n’est pas arrivée à un accord sur l’électricité » indique Michel Rocard mais il est partisan d’étendre le principe de cette taxe à ce secteur. En effet, les détracteurs objectent qu’une majorité de l’électricité est d’origine nucléaire ou hydraulique, non émettrice de gaz à effet de serre. Michel Rocard indique qu’en période de pointe de consommation ce sont les centrales à charbon qui sont sollicités. Il ne faut donc inciter à se tourner vers l’électricité plutôt que le gaz ce qui aggraverait la consommation d’énergie fossile.

Au vue de cela, on ne peut encore une fois qu’arriver à la conclusion que le principe de la taxe carbone devient de plus en plus inéluctable puisque l’on en arrive maintenant à parler du périmètre, du mode de calcul et de son montant.

Plus de 60€ de taxe annuelle par serveur d’ici 2030

Dans l’hypothèse ou cela concernerait aussi l’électricité, et en considérant le montant minimum évoqué pour la taxe de 32 € la tonne de CO2 émise et sur la base de 0,09 kg par kwh, on arrive à une taxe de 0,00288 € par kwh.
Sur la base d’un serveur consommant 300 watt en moyenne (source Greenvision) soit 2628 kwh par an, la taxe annuelle s’éleverait à 7,5 € pour le seul serveur.
Considérant que celui-ci se trouve installé dans un datacenter dont le PUE est de 2,5 (moyenne des datacenters actuels), le coût annuel de la taxe imputable à un serveur passe alors à un 18,75€ par serveur. Enfin, si on extrapole une évolution de la taxe à 100 € la tonne, le coût s’élève à 58 € par serveur.

Si on ajoute à cela l’augmentation tout aussi probable du coût de l’électricité, on ne peut qu’être convaincu de la nécessité de prendre dès maintenant des mesures pour mesurer, optimiser et diminuer sa consommation électrique.
Il serait sage aussi de comptabiliser sa production de CO2 pour modéliser et chiffrer les efforts à réaliser. Les gagnants de demain seront ceux qui auront pris les bonnes options aujourd’hui car les chantiers à mener sont de longue haleine.

Tristan Labaume

Ingénieur ESIEA de formation, Tristan Labaume a assuré des fonctions de direction opérationnelles pendant plus de 15 ans au sein de sociétés de services et d’hébergement professionnel. Expert en infrastructures et en datacenters il a fondé Greenvision pour répondre à la problématique de la consommation énergétique croissante des équipements informatiques des entreprises. Au travers de Greenvision, il assure avec ses équipes des missions de mesure, de supervision et d’optimisation de la consommation électrique. Sa société est la première entreprise française spécialisée en efficacité énergétique à avoir obtenu l’accréditation de l’Union Européenne pour le « code of conduct for datacenter »

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