Catégorie : Matériel

Un microprocesseur moderne consomme 40 fois moins d’énergie qu’en 1946

L’efficience énergétique des ordinateurs est le thème phare du Green IT 1.0. D’une part parce que les centres informatiques (data center) consomment tellement d’énergie qu’il sera bientôt impossible d’y rajouter le moindre serveur, et, d’autre part, parce que le coût de l’énergie ne cesse d’augmenter, alourdissant le budget de la DSI.

Pour rappel, environ 50% de la consommation électrique du système d’information provient du parc utilisateur (ordinateurs et imprimantes), 30% des centres informatiques (serveurs et équipements de réseau). Les 20% restant sont consommés par la téléphonie.

Pourtant, selon une étude d’Intel (PDF), le nombre de calcul effectués par kWh double tous les 18 mois depuis 1946. Après la miniaturisation des transistors et l’augmentation de la finesse de gravure, les fondeurs se tournent vers la gestion intelligente des multiples cœurs des puces modernes : les cœurs non utilisés sont mis en veille.

Selon nos calculs (basés sur les données d’Intel), la consommation électrique des microprocesseurs a été divisée par 40 en 60 ans (de 1946 à 2006). Mais comme le rappelle IBM, le volume de données numériques a été multiplié par 69 en 10 ans ! La consommation électrique globale du système d’information ne cesse donc augmenter. D’autant qu’à cette croissance exponentielle du volume de données numériques à manipuler, s’ajoute la piètre efficience des logiciels.

Alors que la consommation électrique des microprocesseurs a été divisée par 4,5 entre la sortie officielle de Windows 2000 (février 2000) et celle de Windows Vista (janvier 2007), il faut 10 fois plus de ressources (mémoire, processeur, espace disque) pour envoyer un e-mail ou écrire un texte. Autrement dit, sans les progrès réalisés par Intel et AMD, l’utilisation de Windows Vista nécessiterait 45 fois plus d’énergie que celle de Windows 2000 ! On croit rêver…

Malheureusement, ce constat n’est pas propre au système d’exploitation de Microsoft et touche toute la couche logicielle.

Pour réellement améliorer leur facture électrique (un projet de plus en plus inévitable) tout en réduisant l’empreinte de l’IT, les directions informatiques (DSI) devraient donc surtout s’intéresser à deux sujets totalement délaissés pour le moment :
– la gouvernance des applications et des données,
– mettre la pression aux éditeurs pour qu’ils arrêtent de coder avec leurs pieds et qu’ils optimisent enfin l’empreinte ressource de leurs logiciels.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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