Catégorie : Acteurs

Green IT : tendances 2014

Que va-t-il se passer en 2014 sur le marché du Green IT ? Quels sont les projets prioritaires des entreprises ? Quelles sont les tendances des années précédentes qui vont se confirmer ? Verrons-nous apparaître de nouvelles technologies ? Voici un décryptage des tendances majeures du Green IT en 2014.

Le green IT soluble dans l’IT
J’ai lu récemment, ici par exemple, que « le Green IT est (…) un cache-misère ou un simple outil de communication pour les grands groupes ». C’est totalement faux. J’ai des dizaines d’exemples de grandes entreprises, publiques et privées, qui ont mis en place une véritable stratégie avec des retours sur investissement intéressants, tant au niveau économique qu’environnemental. Le green IT, c’est un peu comme l’open source : toutes les entreprises en font, à un niveau plus ou moins important, mais elles ne publient pas de communiqué de presse pour le dire. Le gène du green IT s’insère progressivement dans l’ADN des projets. Dit autrement, la prise en compte des dimensions environnementale et sociale dans les projets informatiques se généralise : au travers des achats, des spécifications techniques, de la gouvernance, etc. C’est une très bonne nouvelle.

Du green IT à l’innovation numérique durable
Notre monde est de plus en plus dépendant du numérique qui est omniprésent. Il y a par exemple plus de microprocesseurs dans une voiture que dans un ordinateur. Et la tendance de l’entreprise numérique – qui vise à remplacer des offres physiques par des offres numériques – ne fait qu’accentuer cette situation. En parallèle, les grandes entreprises, publiques et privées, commencent à traduire leur stratégie développement durable par des actions concrètes. Les entreprises intègrent donc logiquement la performance RSE de leurs offres numériques dans leur grille d’analyse. Certaines vont encore plus loin en associant innovation numérique et développement durable. Ce que j’appelle l’innovation numérique durable. On peut citer Legrand, Schneider Electric, La Poste, et bien d’autres.

Vers un début de standardisation des indicateurs du green IT
Dans notre analyse des tendances pour l’année 2013, nous vous indiquions que les « les entreprises recherchent des indicateurs techniques pour auditer leur système d’information, créer une stratégie Green IT et la piloter dans le temps ». En France, l’Afnor a publié en mars 2012 Recommandations concernant des Indicateurs pour mettre en oeuvre des systèmes d’information éco-responsables (PDF). GreenIT.fr a très largement participé à la rédaction de ce livre blanc, en partie basé sur les indicateurs que j’utilise lors de mes audits (une petite sélection parmi 174). Le groupe de travail ISO/IEC JTC 1/SC 39/WG 2 travaille actuellement à la standardisation de ces indicateurs. Le premier disponible sera le PUE (Power Usage Effectiveness) développé par le consortium The Green Grid.

Les données enfin prises en compte par l’écoconception logicielle
L’écoconception des logiciels est toujours une tendance de fond du green IT. Elle a en effet un impact sur l’efficacité énergétique, sur la réduction des volumes d’impressions et sur l’allongement de la durée de vie active des équipements (donc sur la réductions des impacts environnementaux liés à ces équipements).

Les nombreux audits d’écoconception logicielle que j’ai mené en 2013 m’ont cependant fait prendre conscience du chemin à parcourir concernant les données. Les entreprises ne prêtent plus aucune attention au format, à la structure et à la taille des fichiers que manipulent les utilisateurs. L’hétérogénéité et le poids des documents se paient au prix fort, parfois par plusieurs centaines de milliers d’euros d’investissement annuel dans une nouvelle baie de stockage, sans parler du réseau. Heureusement, l’essor des applications mobiles métier va pousser les entreprises à optimiser à nouveau une partie de leur données, notamment celles qui seront transférées en 3G.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

Site web - Twitter - Facebook - Linked In