Intelligence artificielle : jusqu’à 60 fois plus d’impacts selon l’IA utilisée !
Pour un même résultat final, l’utilisation d’une IA agentique telle que ChatGPT Agent ou Perplexity génère 60 fois plus d’impacts environnementaux qu’une IA générative telle que Claude ou Gemini.
C’est ce que révèlent aujourd’hui Green IT, le collectif des experts du numérique responsable, et Razorfish, l’agence digitale de Publicis France, en publiant l’édition 2025 du Baromètre de l’Écoconception Digitale.
En plus d’évaluer les impacts environnementaux [1] des sites web du CAC 40 et du Top 50 e-commerce français, cette 4ème édition du baromètre s’est intéressée aux performances environnementales des interfaces digitales [2] des IA génératives et agentiques.
Principaux enseignements :
- 1. Un net recul de l’écoconception digitale en France
- 2. Les impacts environnementaux des interfaces IA explosent avec l’arrivée des IA agentiques
Mais tout n’est pas perdu ! Cette étude révèle aussi comment limiter les impacts associés à nos usages web et IA quotidiens.
Net recul de l’écoconception digitale en France
L’ensemble des 90 sites web représentatifs de l’économie française ont une note d’éco-conception digitale en dessous de la moyenne avec 25/100, en régression de 5 points par rapport à la moyenne de 2024, soit un retour aux niveaux d’éco-conception de 2022 !

Dans le détail, les sites institutionnels du CAC40 obtiennent un score de E (sur une échelle allant de A à G) soit une note moyenne de 35/100. Contrairement aux années précédentes où ils avaient soit augmenté soit maintenu leur score, ils perdent 4 points d’EcoIndex, avec un triste record : 30% des sites institutionnels obtiennent une note égale ou inférieure à F.
Comme le montre le schéma ci-contre, La situation est encore pire dans le e-commerce puisque la moyenne des 50 sites marchand les plus visités en France tombe à 18/100 en 2025 soit un score de F, en régression de 2 points par rapport à 2024. Le baromètre indique même que 86% des sites e-commerce ont des scores compris entre F et G (vs. 75% en 2024).
Comment expliquer cette situation ? « C’est le signe tangible que, tant que les entreprises n’ont pas identifié les bénéfices qu’elles peuvent tirer de l’écoconception, seule la pression réglementaire les oblige à avancer sur ces sujets » analyse Frédéric Bordage, principal co-auteur du baromètre. « Il faut donc continuer à démontrer les nombreux bénéfices business de cette démarche : meilleur taux de conversion, fidélisation des utilisateurs, augmentation du panier moyen, meilleure image de marque, etc. » ajoute-t-il.
Les impacts environnementaux des interfaces IA explosent avec l’arrivée des IA agentiques
Arrivées en fanfare en 2025, les IA agentiques – telles que ChatGpT Agent ou Perplexity – permettent aux utilisateurs de leur déléguer des tâches comme remplir un panier de courses, trier des mails, réserver un billet d’avion, etc. Cette 4ème édition du baromètre s’intéresse donc aussi à ce nouveau type d’IA en plus des IA génératives déjà analysées précédemment.

Lorsque les deux types d’IA – générative et agentique – sont capables de répondre au même besoin d’un utilisateur, le Baromètre de l’éco-conception digitale révèle que les IA agentiques ont jusqu’à 60 fois plus d’impacts en termes d’émission de gaz à effet de serre et de consommation d’eau. Par exemple, 134 gCO2e pour ChatGPT Agent contre 2,2 gCO2e pour ChatGPT.
La raison est simple : leurs impacts environnementaux ne s’arrêtent pas au coût seul de leurs interfaces. S’ajoute également celui des pages web que les IA agentiques consultent.
Comment réduire ses impacts liés à l’IA ?
Le choix du type d’IA est critique pour limiter l’impact de ses usages au quotidien : lorsque c’est possible, il faut se passer d’IA. Sinon, utiliser une IA générative plutôt qu’agentique.
L’autre enseignement, tirer de l’édition 2024 du Baromètre, est qu’il est préférable d’écrire un seul prompt détaillé plutôt que 10 prompts en cascade.
Source : GreenIT.fr
Notes méthodologiques
[1] Le Baromètre de l’éco-conception digitale repose sur une méthodologie robuste et indépendante développée par Razorfish et Green IT, qui croise l’algorithme de mesure des impacts environnementaux des sites web (EcoIndex, développé par GreenIT) à la technologie d’industrialisation et d’historicisation des scans (Razoscan, développée par Razorfish), rendant possible l’évaluation d’un grand nombre de parcours utilisateurs et de pages. Les pages et parcours sont évalués via un score sur 100 traduit sur une échelle normalisée de notes allant de A à G. [2] Les interfaces digitales des IA sont les pages web au travers desquelles les utilisateurs interagissent avec les moteurs d’inférence hébergés dans les centres informatiques (data center). Les impacts environnementaux de ces interfaces constituent « la partie émergée de l’iceberg » qui est la seule que l’on peut évaluer finement. Pour compléter le baromètre, Green IT vient de publier la première Analyse du Cycle de Vie (ACV) sur les impacts environnementaux et sanitaires de l’intelligence artificielle dans le monde en 2025 et 2030. Cette étude complète le Baromètre de l’écoconception digitale.