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Des serveurs plus faciles à reconditionner

Le règlement “Eco-conception pour les serveurs d’entreprise et produits de stockage de données” a été publié un peu avant l’été sous la référence n°2019/424 au Journal Officiel de l’Union Européenne.

Il est globalement en ligne avec la version de travail que nous vous présentions il y a un peu moins d’un an.

Une meilleure efficience énergétique

Comme à chaque mise à jour, le texte est plus exigeant que la version précédente en terme d’efficience énergétique, sans  toutefois surclasser les écolabels dédiés. Les niveaux 80 Plus Platinium et Titanium restent donc d’actualité pour aller un cran plus loin que la directive.

Les exploitants IT des centres informatiques apprécieront en revanche l’obligation de préciser la classe ASHRAE des équipements, de A1 à A4. Ces plages indiquent à quelle température et niveau d’hygrométrie, l’équipemetn fonctionne. De quoi faciliter la mise en oeuvre du free-cooling qui permet de se passer totalement ou partiellemetn de groupes froids.

Avec cette mise à jour, la Commission Européenne espère économiser approximativement 9 TWh d’électricité (environ la consommation annuelle d’électricité de l’Estonie en 2014) d’ici à 2030.

Réparable et reconditionnable

Outre l’énergie, tout l’intérêt de cette mise à jour réside dans les exigences liées à l’économie circulaire, la réparation, le réemploi et plus généralement l’allongement de la durée de vie.

Sous le terme, “exigence en matière d’efficacité des matériaux”, la Commission vise à favoriser la modularité des équipements afin de faciliter leur réparation, réemploi, et recyclage. C’est un vrai progrès même s’il n’y a aucune exigence technique concrète. C’est donc un message envoyé aux fabricants : “préparez vous car la prochaine mise à jour de la directive intégrera des exigences précises sur ce point”.

Cinq exigences intéressantes

Letexte liste plusieurs mécanismes pour allonger la durée de vie des serveurs et baies de stockage :

  1. Pour faciliter le démontage pour réparation, upgrade, réemploi et recyclage, les fabricants ne doivent plus souder ou fixer les composants clés (RAM, CPU, carte mère, SSD / HD, etc.).
  2. Pour faciliter la réutilisation des unités de stockage, un mécanisme de suppression sécurisée des données doit y être implanté systématiquement.
  3. Pour faciliter la remise en état pour réemploi (EEE) et réutilisation (DEEE), les fabricants devront fournir toutes les informations permettant d’effacer les données de façons sécurisées et un mode d’emploi pour démonter l’équipement.
  4. Pour faciliter le recyclage des matériaux, les fabricants devront indiquer les quantités (poids) de certaines ressources critiques telles que cobalt et le néodyme.
  5. Enfin, à partir de mars 2021, la dernière version du firmware (du serveur ou de l’unité de stockage) doit être disponible pendant 8 ans à compter du premier jour de commercialisation de l’équipement, à un coût non discriminatoire. Sur ce point, on aurait aimé que les drivers de plus haut niveau (qui s’exécutent au dessus du système d’exploitation) aient aussi été exigés.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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