Catégorie : Acteurs

Réconcilier le développement durable et les Green IT

Je publie ici une partie de la tribune que m’a envoyé Bruno Le Breton, IT Transformation Consulting Manager chez Thales.

Pas de révolution dans ses propos ni de grande nouveauté, mais une confirmation de plus, par un acteur de plus, du rôle clé des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) comme levier environnemental dans les processus métier. Une preuve de plus que les entreprises se tournent vers la définition la plus large du Green IT : les TIC durables.

Voici donc son point de vue :

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(…) Les fournisseurs informatiques proposent nombre de solutions et services « Green » visant à réduire la consommation électrique des outils informatiques ; avec en prime, la diminution de leur empreinte écologique et des coûts de fonctionnement pour l’entreprise. Il est vrai que les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), bien que synonymes de progrès et d’innovation, sont énergivores et sources de pollution directe et indirecte. Mais se limiter à ces seules économies d’énergie directes ne suffit pas.

En effet, la consommation énergétique de la filière informatique et télécoms ne représente que 2% des émissions de gaz à effet de serre ; il est donc nécessaire de participer activement à l’amélioration des 98% restants si elle souhaite réellement s’engager dans la sauvegarde de la planète. (…) Le Green IT, qui s’inscrit dans une démarche de transformation de la DSI mais aussi de l’entreprise, se doit de couvrir tous les aspects du développement durable dont il représente un thème majeur.

(…) Le développement durable s’inscrit aussi dans une démarche globale de responsabilité de l’entreprise, que l’on retrouve dans les politiques de Responsabilité Sociale et Environnementale de l’Entreprise (RSE). (…) Cette étape de diagnostic est primordiale puisqu’il est indispensable de se connaître pour progresser. Cette étape permet la prise de conscience, la définition d’une cible associée à un plan de progrès dont les objectifs seront compris et partagés par tous.

Quant à la rigueur de la démarche, elle permet de ne pas se focaliser sur ce qui se voit, comme le côté énergivore de l’IT. Certes, la consommation des serveurs dans le monde représente 123 milliards de Kwh, et la consommation électrique des centres de données aux Etats-Unis a doublé entre 2000 et 2005, mais l’impact écologique de la production des matériels, de leur transport, de l’utilisation de matières dangereuses dans leur conception, ainsi que le coût environnemental de la gestion des anciens équipements ne sont quasiment pas pris en compte.

Il est à noter que 20 à 50 millions d’e-déchets sont générés à travers le monde chaque année, soit 5% de la totalité des déchets municipaux solides mondiaux. Il s’agit du secteur de flux de déchets qui croit le plus rapidement. On prévoit que d’ici à 2010, les pays en développement tripleront leur production d’e-déchets. L’utilisation abusive des impressions papier n’est pas en reste (…). L’étude « Smart 2020 » estime, quant à elle, que 70 millions de tonnes de CO² pourraient être économisées d’ici 2020 par une rationalisation des impressions et le recours à la dématérialisation.

En conclusion, le Green IT est un thème majeur du développement durable tant les enjeux de cette filière sont importants. Il nécessite une prise de conscience et la mise en place d’une véritable démarche de transformation de la DSI comme de l’entreprise et doit s’inscrire dans une politique de développement durable plus globale. Les objectifs à atteindre pour les DSI sont multiples mais fonctionnent de concert ; il s’agit d’agir en faveur du développement économique de l’entreprise, en étant toujours plus respectueux de l’environnement avec des coûts toujours plus optimisés.

Le Green IT n’est pas un slogan marketing, c’est juste un impératif pour entreprendre durablement. Les difficultés actuelles et à venir telles que le changement climatique, les tensions économiques, l’augmentation durable du coût de l’énergie, les exigences réglementaires et la mise en œuvre de la fiscalité écologique, vont encore accentuer cet impératif. Les DSI se trouvent ainsi au cœur d’enjeux majeurs pour l’entreprise d’aujourd’hui et de demain, à elles d’en tirer le meilleur bénéfice…

Réconcilions le développement durable et les Green IT !

Nous nous inscrivons clairement dans deux démarches et deux types d’offres :
GreenIT 1.0 (…) que nous nous appliquons à nous même mais aussi à nos clients finaux sous forme d’offres : optimisation des datacenters (PUE), efficacité énergétique et diminution des pannes (moins de renouvellement et moins de déplacements), gestion des cycles de vies, rationalisation et virtualisation, orchestration (extinction de ressources non utilisées), impressions, politiques achat, amélioration des processus, etc.

GreenIT 2.0 (…), là encore pour nous mêmes en développant de nouveaux outils informatiques qui permettent de diminuer l’impact écologique des activités du groupe mais aussi dans le développement de nouveaux outils à destination de nos clients finaux comme par exemple dans le contrôle aérien pour lequel nous apportons des solutions qui optimisent les phases de décollage et d’atterrissage afin de réduire les consommations de carburants d’une part et diminuer les pollutions telles que le bruit d’autre part. Je pourrais citer d’autres exemples dans le domaine ferroviaire (…)

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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