Catégorie : Matériel

Les DDR3 de Samsung bientôt gravées en 30 nm

Alors que Samsung produit ses puces DDR3 en 40 nm depuis à peine un an (proposant un gain de 70% par rapport aux précédentes DDR2) et tandis que le standard du marché reste encore une gravure en 50 nm (Intel et Micron œuvrent toutefois sur des composants d’une finesse de 25 nm), l’entreprise coréenne vient d’annoncer pour le second semestre 2010 la production de mémoires fondues en 30 nm.

En améliorant la finesse de gravure du composant, c’est-à-dire en diminuant la taille du plus petit élément (transistor) qu’il intègre, on en diminue l’encombrement, le rend plus économe (tensions moindres) et performant (fréquences applicables accrues).

30% de consommation en moins
La nouvelle RAM de 2 Go ainsi produite, dont la tension d’alimentation sera comprise entre 1,35 et 1,5 volt, pourrait alors consommer 30% d’énergie de moins qu’une puce standard en 50 nm.

Aussi, greffée dans un PC pour une utilisation classique, une barrette de 4 Go consommerait alors 3 wattsheure.

Samsung met largement l’accent ces temps-ci sur sa gamme de composants présentés comme "green" ou "eco-friendly" (nous évoquions la semaine passée l’arrivée sur le marché des disques durs F3EG). S’il est important de souligner et d’encourager cette judicieuse orientation, ne nous laissons pas trop longtemps bercer par le doux chant de ces sirènes vertes, marionnettes habilement manipulées par certains services de com’.

Dans le cas des nouvelles DDR3 par exemple, le constructeur rapporte que le passage à une finesse de gravure de 30 nm améliore la productivité de ses chaînes de production de 60 % par rapport à une gravure en 40 nm. L’évolution technologique avait sans doute, très logiquement d’ailleurs, une ambition économique avant de se découvrir un contexte écologique.

Ne jetons toutefois pas la pierre à Samsung car il s’agit ici d’une évidence induite par l’économie de marché actuelle : les innovations techniques proposées par les grands industriels s’inscrivent uniquement dans une dimension économico-financière. L’éco-responsabilité reste alors bien souvent le "petit plus" qui enrobe élégamment un projet.
Charge donc au consommateur avisé de privilégier les produits dont l’apport écologique est patent, en faisant abstraction des considérations pécuniaires, mercantiles et commerciales fomentées par le producteur.

En retenant ces dernières considérations, les nouvelles DDR3 restent un choix intéressant et raisonnable, à condition que l’affinage de la gravure lors du cycle de production n’ait pas induit d’impact négatif sur l’énergie grise inhérente. On ne pourra alors que se réjouir de voir un composant intégré dans toute configuration PC, notebook ou serveur, perdre une part non négligeable de son impact énergétique.

Sources :
Samsung DDR3 et communiqué de presse

Denis Meudec

Ingénieur Sudria et titulaire d’un CAAE-MBA de l’IAE de Paris, j’interviens en tant que consultant sur des projets informatiques depuis une dizaine d’années. D’abord développeur JAVA / J2EE puis architecte, je suis désormais chef de projet technique, intervenant auprès de grands groupes, généralement dans le secteur banque / assurance. Sensible depuis toujours à la protection de l’environnement, je suis convaincu qu’il est possible de faire rimer technologie et écologie, à condition de s’en donner les moyens, de se poser les justes questions et de communiquer largement afin de louer les innovations vertes et de dénoncer les aberrations du système. C’est dans cette optique que j’ai créé le blog forceverte et rejoint l’équipe de GreenIT.fr. Passionné de musique rock - mais piètre guitariste - et un peu "geek" sur les bords, je suis toujours à l’affût de nouveautés mi green / mi high-tech.