Catégorie : Matériel

Un ebook pour chaque étudiant : une proposition écologique ?

Georges Papandreou, membre de l’opposition au gouvernement grec, a récemment proposé de remplacer les livres et manuels des étudiants par des livres électroniques.

Comme vous pouvez le constater dans la vidéo, M. Papandreou justifie cette proposition en trois points : la réalisation d’économies potentielles, la capacité d’avoir sur soi plus d’ouvrages et la possibilité théorique d’être connecté en permanence à la bibliothèque.

L’e-paper plus écologique que le papier ?

Cette annonce soulève néanmoins une question intéressante relative au Green IT : quel est l’impact sur l’environnement de la lecture de livres électroniques ?

Une étude publiée en 2007 par l’université suédoise « Swedish Royal Institute of Technology » apporte une réponse à cette question.

L’étude compare les émissions de gaz à effet de serre imputées à trois manières différentes de lire un quotidien :

Georges Papandreou propose de remplacer les manuels des étudiants par des eBooks

  • au format papier
  • au format électronique (site web) sur un ordinateur
  • au format électronique (vraisemblablement au format PDF) sur un livre électronique

Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, la lecture du quotidien sur un livre électronique semble avoir un impact environnemental moindre que la lecture du format papier ou la lecture sur l’ordinateur.

Au-delà du résultat final, il me semble intéressant d’analyser d’un peu plus près ce qui constitue l’impact environnemental de chaque méthode de lecture.

Comparaison des émissions de GES des différentes manières de lire un quotidien

Pour la version papier, la majeure partie de l’impact sur l’environnement intervient en amont de la lecture (production du papier, impression, distribution).

Pour la version en ligne, il se résume surtout à la consommation d’énergie de l’ordinateur et est d’ailleurs très dépendant du temps que l’on passe à la lire (voir graphique ci-contre).

Enfin pour la version sur papier électronique, l’impact environnemental correspond surtout à l’énergie consommée pour la production de l’appareil en lui-même. En effet, l’une des particularités du papier électronique est qu’il ne nécessite pas de rétro éclairage puisqu’il fonctionne en mode purement réflectif (voir d’ailleurs notre actualité sur l’écran LG transmissif capable de passer en réflectif). Ainsi, seuls les changements de pages nécessitent de l’énergie, c’est d’ailleurs pour cela que l’autonomie des livres électroniques est souvent donnée en nombre de pages lues.

Si l’étude a le mérite d’exister (c’est la seule à notre connaissance), tout n’est pas à prendre au pied de la lettre, à commencer par les quelques hypothèses qui ont été faites.

Par exemple, il a été décidé que le PC qui sert à lire la version web du quotidien est un PC de bureau dont l’écran consomme 120W et l’unité centrale 160W. Cette consommation peut sembler excessive : à titre de comparaison, un PC portable consomme entre 30W et 60W, écran compris.
De la même manière, le livre électronique étant un produit assez nouveau, les auteurs de l’étude indiquent qui leur a été impossible de trouver des informations précises sur la production du papier électronique (l’écran du livre électronique).
Enfin, par manque de recul, des approximations ont dû être faites sur le recyclage ainsi que sur la durée de vie de ces appareils qui a été estimée à seulement 1 an.

Télécharger l’étude en anglais :

Télécharger les annexes de l’étude :

FLohier

Avec une Licence en poche et après plusieurs expériences professionnelles dans le domaine technique, j’ai obtenu un Master 2 Management et Technologies de l’Information à l’IAE d’Aix en Provence. Je suis actuellement attaché adjoint pour la Science et les Technologies de l’Information et de la Communication (STIC) à l’Ambassade de France à Washington DC. Par ailleurs, je suis depuis toujours un fervent pratiquant de cyclisme, sport qui sensibilise à la consommation d’énergie et à l’environnement. Très curieux de nature et avide d’informations, j’essaye de vous faire partager ici mes réflexions et ce qui ressort de ma veille technologique surle Green IT.

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