Catégorie : Matériel

Industrie électronique : 10 minerais critiques

Fairphone tente de proposer aux consommateurs un smartphone équitable et plus respectueux de l’environnement. Un objectif qui est encore loin d’être atteint. Mais, petit à petit, l’entreprise se rapproche de son objectif et montre la voix aux géants de l’industrie.

Pour le développement du Fairphone 2, l’entreprise a étudié en profondeur les enjeux liés à sa chaîne d’approvisionnement. Elle a commencé par agir au niveau de quatre « minerais de conflit » : l’étain, le tantale, le tungstène et l’or.

Bien sûr il existe des problèmes importants sur d’autres matériaux analysés, comme le coltan en RDC par exemple. Toutefois, la démarche pour un approvisionnement transparent à l’intérieur des zones de conflit ne permet pas d’aborder un ensemble d’autres problématiques liées aux droits de l’homme et à l’environnement.

Etain, indium, nickel… 10 minerais critiques

Avec l’aide du cabinet spécialisé The Dragonfly Initiative, Fairphone a donc identifié une liste de 10 matériaux prioritaires qui présentent le plus important potentiel d’améliorations pour l’industrie électronique. Il s’agit de l’étain, du tantale, tungstène, or, cobalt, cuivre, gallium, indium, nickel et les métaux des terres rares. C’est désormais sur ces 10 matériaux que Fairphone concentrera son action dans les années à venir.

L’évaluation a tenu compte d’un ensemble de critères : leur utilisation par le secteur de l’électronique, leur caractère critique pour les fonctionnalités des smartphones et leurs taux actuels de recyclage, ainsi que les problématiques sociales et environnementales liées à l’exploitation minière. Ces critères ont servi à déterminer quels sont les matériaux associés aux problématiques les plus graves et lesquels offrent le plus d’opportunités en termes d’amélioration.

Une démarche à l’échelle de l’industrie

Afin d’avoir plus d’impact dans sa lutte pour améliorer l’approvisionnement de ces 10 matériaux, Fairphone cherche actuellement des opportunités de coopération avec d’autres acteurs de l’industrie électronique, que ce soient de grandes marques, des fournisseurs ou des organisations à but non lucratif. En parallèle, Fairphone étudie également la question de la fin de vie des matériaux. Dans ce but, l’entreprise publiera bientôt les résultats d’une étude de recyclabilité du Fairphone 2.

Si leur politique RSE n’est pas que du greenwashing, les géants de l’industrie – Apple, Samsung, LG, Microsoft, Google – devraient logiquement s’engager à travailler sur ces 10 matières premières. Affaire à suivre donc.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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