Catégorie : Bonnes Pratiques

Dossier : les bases de l’écoconception logicielle


Cet article a été mis à jour en 2017 pour refléter les évolution majeures. Les experts du sujet n’utilisent plus le terme “écoconception logicielle” mais celui d’ “écoconception de service numérique” ou de “conception responsable de service numérique“, selon la complétude de la démarche. Le terme “service numérique” remplace le terme “logiciel” car on ne peut pas éco-concevoir un logiciel qui est l’état à un instant t d’un matériel. Pour comprendre l’importance de cette évolution sémantique lisez cet article et découvrez les acteurs du sujet sur le site du Collectif Conception Numérique Responsable.


dossier complet sur l’écoconception logicielle.

Un nombre croissant de logiciels et de sites web sont tellement « obèses » qu’ils posent des problèmes de performance et / ou de coût aux entreprises qui les exploitent. Avec leur montée en charge certaines entreprises et administration sont confrontées à de véritables défis techniques pour continuer à les faire fonctionner. Au point qu’un nouveau mot est apparu dans la langue française pour désigner cette tendance : obésiciel. Né de la contraction entre « obèse » et « logiciel », il permet d’identifier ces applications qui nécessitent des quantités démesurées de ressources informatiques – mémoire vive, cycles processeur, espace de stockage, bande passante, serveurs, etc. – pour fonctionner.

Heureusement, ce phénomène n’est pas inéluctable et, comme dans la vraie vie, il est possible de faire faire un régime aux obésiciels pour qu’ils perdent leur « gras numérique ». Cependant, l’idéal consiste surtout à adopter un bon régime alimentaire dès le début, c’est-à-dire de pratiquer une démarche de sobriété numérique, notamment via l’écoconception. Cette approche d’amélioration continue vise à appliquer des principes d’efficience, de simplicité et de sobriété tout au long du cycle de vie.

On ne peut éco-concevoir qu’un service numérique

Nous abordons le thème de l’écoconception sur greenit.fr depuis 2010. L’article co-écrit avec Frédéric Lohier en 2010 a permis de lancer le mouvement en France. Depuis, plusieurs livres ont été écrits sur le sujet, notamment éco-conception web : les 100 bonnes pratiques paru en novembre 2012 chez Eyrolles et la version suivante éco-conception web : les 115 bonnes pratiques écrite avec 40 contributeurs.

Au fil du temps, la lecture du standard ISO 14062 nous a permis de comprendre qu’on ne peut éco-concevoir qu’un service numérique dans son ensemble et que le terme écoconception logicielle est sémantiquement incorrect. On parle donc désormais d’écoconception de service numérique et non d’écoconception logicielle. Nous avons cependant décidé de conserver le titre de cet article pour avoir l’occasion de cette explication.

Voici l’explication : un logiciel est l’état binaire d’une barrette de mémoire vive, d’un disque dur d’un écran, d’une fibre optique, etc. Pour quantifier les impacts environnementaux associé à un logiciel, il faut prendre en compte la fabrication et le fonctionnement de l’ensemble des équipements, logiciels (système d’exploitation par exemple), et autres services numériques qui lui permette de s’exécuter. C’est ce que l’on désigne par le terme “service numérique”. Par ailleurs, les standards reconnus invitent à s’intéresser à l’acte métier (unité fonctionnelle) dans son ensemble et non à une seule étape de cet acte métier. Plutôt que de considérer uniquement les serveurs qui affiche un système de réservation de train, ISO 14062 invite à prendre en compte toute la chaîne : internaute (ordinateur, box, etc.), réseau, et centre de données.

De l’écoconception à la conception responsable

Avant de focaliser votre attention sur l’écoconception, rappelez-vous que l’écoconception n’est qu’une des facettes de la conception responsable de services numériques.

Dans la suite de cet dossier, nous allons vous démontrer que bien que le sujet soit encore très peu abordé dans les projets green IT, c’est pourtant le domaine où les effets de leviers environnementaux et économiques sont, de loin, les plus importants.

Ce dossier est découpé en 5 parties que nous publierons au fil de l’eau :

Vous pouvez aussi consulter notre rubrique dédiée à l’écoconception logicielle.

Enfin, sachez que l’expression “conception responsable de service numérique”, souvent abrégée en “conception numérique responsable” remplace désormais le terme “éco-conception logicielle” qui ne décrit pas bien la démarche d’écoconception. Vous pouvez lire à ce sujet le position paper de l’AGIT, co-écrit par GreenIT.fr, et qui a reçu le soutien de 6 000 ESN représentées par 13 clusters et associations dans 4 pays européens.

source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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