Catégorie : Matériel

Quelle est l’empreinte écologique de vos appareils électroniques ?

L’empreinte écologique mesure la surface terrestre nécessaire pour assurer la survie d’un individu, c’est-à-dire lui fournir de l’eau, de la nourriture, et de quoi se vêtir et s’abriter. Mais on peut aussi utiliser cet outil pour mesurer l’empreinte écologique nécessaire à la fabrication d’un produit électronique et à l’absorption des pollutions associées à son utilisation. C’est ce qu’a fait le Dr Sibylle Frey, doctorante à l’université de Brunel.

Elle propose un simulateur en ligne qui permet de calculer l’empreinte écologique de votre téléphone et de votre ordinateur, deux équipements qui sont de plus en plus indissociables des habitants des pays développés ; et dont les habitants des pays émergents de la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) s’équipent à tours de bras.

Fabriquer 24 ordinateurs = l’espace nécessaire à la survie d’un être humain
En divisant la biocapacité totale de la terre par le nombre d’êtres humains qui vivent à sa surface, on obtient la surface disponible pour chaque individu : environ 1,8 hectares, soit 2 terrains de football. Cette surface a été divisée par 2 entre la seconde guerre mondiale (environ 3,6 hectares par individu) et aujourd’hui. L’empreinte par être humain a augmenté de 50 % depuis 2008. Au point que la Terre ne peut plus assurer la survie de l’humanité. Nous vivons désormais à crédit dès le mois de juillet alors que notre « compte biocapacité » était encore excédentaire il y a moins de 50 ans.

La consommation effrénée d’équipements électroniques contribue à créer le déséquilibre actuel. Jugez par vous-même : la fabrication et l’utilisation de 566 téléphones ou de 24 ordinateurs consomme autant d’hectares globaux (biocapacité) que la surface nécessaire pour assurer la survie d’un être humain. Dit autrement, à chaque fois que l’on fabrique 24 ordinateurs, c’est au détriment de la capacité à survire d’un être humain.

Le chiffre de 24 ordinateurs peut paraître élevé. Pourtant, au rythme de renouvellement actuel, c’est ce que consomme un habitant des pays développés au cours de sa vie (si on inclut les ordinateurs professionnels et personnels, et les tablettes).

Trois solutions concrètes pour agir
Trois solutions clés permettent de réduire l’empreinte écologique des équipements électroniques :

  • Allonger la durée de vie : 90 % des déchets associés au cycle de vie d’un téléphone sont produits lors de l’extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication. En allongeant sa durée de vie active on réduit mécaniquement l’empreinte écologique des téléphones.
  • Recycler : La récupération des matériaux en fin de cycle est également une solution efficace pour réduire l’empreinte écologique. Par exemple, le recyclage de 1 kg d’aluminium économise 8 kg de bauxite, 4 kg de produits chimiques, et 14 kWh d’énergie.
  • Eteindre : Dans la plupart des pays développés – à l’exception de la France, de la Suisse et du Canada (pour faire simple) – la production d’un kilowattheure électrique émet entre 450 et 800 grammes équivalent CO2. Moins on recharge souvent le téléphone et plus on réduit donc son empreinte gaz à effet de serre. Selon l’étude, dans les pays où le kWh électrique est fortement émissif, l’utilisation du téléphone peut émettre jusqu’à 750 fois son poids en gaz à effet de serre !

Source : GreenIT.fr avec www.weeeman.org

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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