Catégorie : Energie

L’enjeu carbone, un impératif stratégique

L’actualité autour de l’énergie est riche.  Flambée du cours du baril, des matières premières, controverses autour des gaz de schistes, moratoire sur le photovoltaïque, explosion des prix du gaz et de l’électricité. Pour ne citer que ceux là. L’enjeu énergie monte en puissance, faisant presque oublier les risques que font peser l’utilisation massive des énergies fossiles sur le changement climatique.

Mais d’autres enjeux autour du risque carbone pour l’entreprise sont aussi de plus en plus pressants.
•    La sphère financière se préoccupe du manque de transparence et de fiabilité des données extra-financières, dont les indicateurs carbone,  publiées dans les rapports RSE.
•    Le Carbon Disclosure Project (CDP), qui recueille et publie des informations relatives à la stratégie carbone des plus grandes entreprises, a envoyé en 2010 des questionnaires d’évaluation aux 250 entreprises du SBF 250. Pour la 1ère année, le CDP a évalué la performance carbone des entreprises qui ont répondu au questionnaire (78 sur 250).
•    La fiscalité carbone est en pleine effervescence. Aussi bien du côté de la taxe carbone, qui est à l’étude à l’échelle européenne, que du côté des marchés de permis négociables (quotas) en cours d’évolution (ils vont notamment devenir progressivement payants).

Quelle place pour le Bilan Carbone® ?

La réalisation d’un Bilan Carbone® est un excellent point d’entrée en matière de stratégie carbone. Il permet de prendre conscience de l’étendue des impacts de l’activité de l’entreprise. Mais il présente de sérieuses limites pour qui souhaiterait en faire l’outil de management de la stratégie et du reporting carbone.

Aussi, pour répondre efficacement aux besoins de collecte de données et de reporting, certaines entreprises ont mis en place une démarche carbone basée sur l’utilisation de logiciels du marché ou de solutions maison. Cette approche permet de simplifier, fluidifier et sécuriser la réalisation de l’inventaire des émissions, et permettre ainsi une fréquence de reporting annuelle voire trimestrielle. Fréquence qui n’est pas envisageable au moyen de tableurs Excel. Elle permet également d’aborder plus sereinement la question de la consolidation des sites, et l’élimination des double-comptes.

L’utilisation de solutions logicielles, connectées ou intégrées au système d’information de l’entreprise, se révèle alors nécessaire pour offrir les garanties de fiabilité et de transparence requises pour la certification du reporting. Certification qui va devenir obligatoire dans les années à venir dans le cadre de la loi Grenelle 2 (article 225).

Enfin, une couche de business intelligence est indispensable pour fournir aux décideurs et aux managers un outil d’analyse et de simulation, destiné à leur apporter les informations nécessaires au pilotage et à la prise de décision.

Le risque de réputation gagne du terrain

La pression monte également du côté des clients. Les grands donneurs d’ordre et les consommateurs sont de plus en plus exigeants vis à vis de leurs fournisseurs dans leur quête d’informations environnementales. La menace de « greenwashing » est la bête noire des directions de la communication. Le risque de réputation devient un enjeu capital, qui peu à peu prend le pas sur les contraintes règlementaires.

De la contrainte à l’avantage concurrentiel …

Il ne fait ainsi plus de doute que l’enjeu carbone, associée à la maîtrise de l’énergie, n’est plus un sujet à la marge. Il est bel et bien devenu un nouvel enjeu stratégique. Au delà de lutter contre le changement climatique, mettre en place une démarche carbone correctement outillée offre de nouvelles opportunités et apporte de nombreux bénéfices :

▪    Améliorer la rentabilité opérationnelle, grâce à la réduction des coûts (efficacité énergétique, réduction des matières et des déchets, coûts de non-conformité, coûts des assurances, optimisation des déplacements et des transports)
•    Favoriser l’innovation, notamment l’éco-conception
•    Anticiper de futures règlementations et taxes (grenelle 2, taxe carbone, évolution de la directive européenne des quotas en 2013), ainsi que l’augmentation des prix de l’énergie
•    Augmenter le capital réputation de l’entreprise
•    Fournir au rapport RSE des indicateurs pertinents, transparents et fiables
•    Intégrer un nouvel indicateur stratégique dans les décisions d’investissement
•    Prévenir les risques  et créer de nouvelles opportunités de développement

Et si cela s’appelait un avantage concurrentiel ?

Source :
http://www.greenadvisor.fr/actu/29-l-enjeu-carbone—un-imperatif-strategique.php

Christiane Saint Gratien