Catégorie : Bonnes Pratiques

Green IT : préparer l’avenir avec l’écoconception

Dans le cadre du Benchmark Green IT 2016 réalisé par GreenIT.fr pour le Club Green IT et du Cigref, en collaboration avec la Fing et le programme Transitions2, nous vous avons présenté l’empreinte numérique d’un salarié ainsi que les principales sources de cette empreinte.

Pour rappel, l’empreinte numérique annuelle d’un utilisateur est de l’ordre de :

  • 1 520 kWh d’énergie (50 ampoules basse consommation allumées pendant 2000 heures) ;
  • 514 kg CO2e (3 100 kms en voiture, soit un Paris-Moscou) ;
  • 23 555 litres d’eau (428 douches ou 2617 packs d’eau minérale).

Après avoir abordé les solutions matures dans un article précédent, nous nous intéressons aujourd’hui aux actions encore émergentes mais qui proposent un très fort effet de levier en terme de réduction des impacts environnementaux du système d’information.

En effet, la plupart des organisations atteindront un premier palier de maturité d’ici quelques années, à partir duquel le coût marginal de réduction des impacts environnementaux du système d’information augmentera significativement. Autrement dit, le retour sur investissement ne sera plus aussi évident qu’aujourd’hui. D’ici à 2020, les gisements habituels vont se tarir car les organisations auront mis en place la majorité des bonnes pratiques Green IT de base.

Il est donc important que les Directions des Systèmes d’Information (DSI) :

  • pérennisent les démarches entreprises et les renforcent,
  • tout en identifiant de nouveaux leviers.

Des services numériques plus frugaux pour économiser les ressources

Parmi les nouveaux leviers identifiés lors du Benchmark Green IT 2016, l’écoconception des services numériques propose le plus fort potentiel. C’est le seul domaine sur lequel les entreprises n’ont pas travaillé depuis 20 ans. Tous les retours d’expérience indiquent un potentiel très important, de l’ordre de 2 à 100 fois moins de ressources informatiques nécessaires, à tous les niveaux du système d’information.

Cette démarche est d’autant plus importante que la tendance actuelle – big data, 5G, objets connectés, etc. – ne tend pas vers un usage plus raisonné et sobre des ressources informatiques de l’entreprise. Bien au contraire. Un énorme effet rebond se prépare actuellement avec la prédominance d’une vision « tout technologie ».

Au-delà de l’éco-conception des services numériques, c’est l’écoconception du système d’information dans son ensemble qui est la voie la plus prometteuse. Plutôt que de parler de Green IT, il nous semble important de changer d’état d’esprit et d’appliquer les fondamentaux de l’écoconception au numérique : approche cycle de vie, étude du périmètre complet même hors responsabilité, analyse multicritères, etc.

Pour les organisations utilisatrices (dont le métier n’est pas la fabrication de matériel informatique ou l’édition de logiciels), l’écoconception logicielle est une première étape logique. C’est en effet le domaine pour lequel elles ont le plus de contrôle, notamment lors de la conception fonctionnelle de logiciels métier développés à façon.

Grâce à cette approche, les organisations pourront jouer sur les trois tiers de l’architecture en même temps – utilisateur, réseau, centres de données – et sur les principaux leviers : allongement de la durée de vie et réduction des m2 de salles informatiques.

Sources : GreenIT.fr et Club Green IT

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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