Catégorie : Hébergeur

Internet FR économise 80% de consommation en climatisation

L’approche classique de refroidissement d’un centre informatique (datacenter) consiste à répartir au maximum les serveurs afin que l’air chaud des uns ne réchauffe pas trop les autres. Bien que très logique, cette approche impose le refroidissement de l’ensemble des flux d’air de la pièce, à l’aide de puissants climatiseurs verticaux, très gourmands en énergie.

Comptant parmi les principaux hébergeurs en France, Internet FR a suivi la démarche inverse. Il a compartimenté ses salles informatiques afin de maîtriser et concentrer les flux d’air chaud en provenance des serveurs dans un espace réduit pour faciliter son évacuation. Cette technique multiplie par 2 l’efficacité des systèmes de refroidissement, réduisant de près de 50% l’énergie nécessaire au maintien des serveurs à la température optimale de fonctionnement.

De plus, pour créer de l’air frais, Internet FR a eu recourt à la technique du free-cooling qui consiste l’aspirer l’air extérieur quand la température le permet. Cette technique peut être mise en œuvre dès que la température extérieure est inférieure à 13°. Elle permet d’éviter d’utiliser des compresseur à eau (climatisation classique) qui sont de véritables gouffres énergétiques. En dehors des serveurs, la climatisation est en effet le principal poste de dépense d’énergie dans un datacenter. Elle contribue donc à augmenter le PUE (voir le glossaire).

Combinées, ces 2 mesures ont permis à Internet Fr de diviser par trois la consommation électrique nécessaire au refroidissement des serveurs de ses clients, sans remettre en cause la fiabilité ou le niveau de performances. Internet FR recourt en revanche encore peu à la virtualisation. Elle ne permet pas selon lui de conserver facilement le niveau de performances contractuel vendu aux clients.

L’hébergeur a également installé de nouveaux onduleurs à volant d’inertie qui lui permettent d’augmenter le rendement de 20%. A la différence des équipements standards pourvus de batterie au plomb, les onduleurs à volant d’inertie s’appuient sur un générateur capable de fournir son autonomie à l’onduleur.

Ce type d’onduleur élimine le besoin de batterie au plomb. Ils sont également capables de fournir un courant stable alors que les onduleurs traditionnels génères ondes parasites (fréquences harmoniques) qui entraînent la perte de synchronisation du courant sur les lignes de transport. Pour compenser ce phénomène, les opérateurs installent des équipements spécifiques de redressement, qui opèrent la re-synchronisation du courant, mais au prix d’une déperdition d’énergie de 20% en moyenne.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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