Catégorie : Bonnes Pratiques

L’impact positif des plantations forestières sur la réduction d’émissions de GES

[******** Mise en garde ******** ]
Il semble que nous nous soyons faits duper par Asia Pulp & Paper (APP). Cet article n’est donc plus valable. Lire au sujet d’APP le rapport de l’Observatoire de la publicité et du WWF : http://observatoiredelapublicite.fr/2011/12/14/la-verite-publicitaire-derriere-la-campagne-d%E2%80%99asia-pulp-paper/
[/******** Mise en garde ********]

Un projet de recherche mené dans les zones des fournisseurs de bois à pâtes d’Asia Pulp & Paper (APP), situés au sud de Sumatra, a été récompensé à l’occasion du Prix indonésien d’Ecologie. Première en son genre, cette recherche a été conduite par des universitaires de l’Institut Pertanian Bogor (IPB) de l’Université agricole de Bogor en Indonésie, et a apporté la preuve d’un impact positif des plantations forestières sur les tourbières dégradées et les émissions de gaz à effet de serre.

Les conclusions de cette recherche se basent sur une étude menée de septembre 2010 à mars 2011, qui démontre que le développement de plantations destinées à l’industrie de la pâte à papier, ou afforestation, sur des tourbières dégradées ou des terres déboisées, permet aux terres de retrouver leur équilibre de manière durable et contribue ainsi à l’absorption de carbone.

Le 28 septembre 2011, la cérémonie du Prix Écologie, soutenu par le Ministère indonésien des Forêts, a mis en avant les résultats de l’étude. Selon cette dernière, on peut constater une progression non négligeable de la couverture en forêts secondaires et en plantations forestières durant la période étudiée.

Dr Basuki Sumawinata, un expert de l’IPB reconnu en matière d’analyse des tourbières et codirecteur de l’étude, a déclaré : « Les résultats de l’étude suggèrent que les plantations forestières sont en réalité plus efficaces que les friches dégradées, en termes de gestion des émissions de CO2. Ceci témoigne d’autant plus de la nécessité de la préservation durable des plantations forestières afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. »

« Notre étude montre aussi une divergence par rapport aux courants de pensées actuels concernant les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent que les émissions découlent de la gestion des plantations elles-mêmes, en particulier de la création de canaux et de la baisse supposée des niveaux d’eau dans la terre de la plantation », a expliqué Dr Basuli. « Or, notre recherche indique que ce n’est pas nécessairement le cas. Les résultats de l’étude suggèrent en effet que le taux d’émissions de gaz à effet de serre des plantations forestières est largement contrôlé par un phénomène naturel, tel que la décomposition de la litière végétale, comme les feuilles mortes, plutôt que par des facteurs liés à la gestion des plantations », a-t-il précisé.

L’étude a été effectuée sur des terres d’une superficie d’environ 600 000 hectares, situées dans le sud de Sumatra, et qui avaient été largement détruites par des feux de forêt en 1997-1998. Les feux de forêt causés par le phénomène climatique El Nino ont duré jusqu’au début de l’an 2000, date à laquelle la couverture forestière dans cette zone avait été réduite de 80%. La zone a ensuite été développée sous forme de plantations de bois à pâte par les fournisseurs d’APP.

À l’aide de technologies aériennes et de radars spatiaux, l’équipe de recherche a pu évaluer l’impact de la plantation, destinée à l’industrie de la pâte à papier, sur les terres dégradées sur quatre périodes distinctes : avant les feux de forêt, après les feux de forêt, durant le début de la période de plantation et durant la période récente de plantation, c’est-à-dire à partir de 2009.

Dr Mahmud Raimadoya, un expert de la mesure, du reporting et de la vérification (MRV) de la gestion des tourbières de l’IPB, dont l’équipe a mené l’étude à l’aide de la technologie radar, a confié : « Nous disposons à présent de la technologie et de la capacité de mesurer l’absorption de carbone dans les tourbières dégradées sur un certain nombre de périodes différentes, de 1995 à 2009. À l’aide de systèmes radar, associés à l’imagerie satellite et à la vérification au sol, nous avons pu apprendre qu’en réalité les plantations pour la pâte à papier sur des tourbières dégradées augmentent l’absorption de carbone, dans une quantité bien supérieure à celle absorbée par les forêts naturelles dans la même zone. »

Le bois, provenant des plantations forestières pour la fabrication du papier, continue de stocker le carbone que les arbres ont absorbé dans l’air. Les forêts gérées de manière durable sont alors constamment renouvelées, absorbant davantage de dioxyde de carbone, favorisant ainsi un cercle vertueux.  

Avec l’absorption plus élevée de carbone, les résultats de l’étude ont particulièrement montré qu’au cours de la période 2004-2009, le développement des plantations destinées à l’industrie du papier avait permis d’améliorer la couverture des sols de façon importante.

Dr Basuki a indiqué : « Nous pouvons donc conclure qu’il n’est pas dans notre intérêt de laisser à l’abandon des tourbières dégradées sans les aménager. Une plus grande implication du secteur privé est également souhaitable pour favoriser l’avancement des objectifs d’aménagement forestier, étant donné que les sociétés privées disposent de ressources dont on a grandement besoin et pouvant être utilisées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’espace forestier. »

« Nous sommes ravis que cette étude ait été récompensée par le Prix Écologie d’Indonésie. Mais nous pensons que les résultats doivent à présent être pris en compte par les initiatives en cours, à l’image de l’initiative REDD+, qui promeut une gestion durable des forêts », a-t-il confié.

À propos d’APP
Asia Pulp & Papier (APP) est une marque ombrelle de produits papier, fabriqués par diverses usines de papier en Indonésie. APP, dont le siège social est situé en Indonésie, commercialise ses produits dans plus de 120 pays. La majorité des sites de production d’APP possèdent la certification « chaîne de contrôle » décernée par LEI et PEFC.

Source :
Rainforest Realities
Via Cohn & Wolfe

Nicolas Brunet

Diplômé de l’ENSEIRB, Nicolas s’est impliqué dans le REFEDD pendant ses études. Il a été hui consultant en management chez SterWen Consulting, où il a contribué au développement de l’offre Green IT, domaine à la croisée entre sa formation d’ingénieur en informatique et sa sensibilité pour le développement durable. Il s’intéresse plus particulièrement au pilotage de programme Green IT au sein des organisations, notamment via les modèles de maturité et méthodologies en la matière.