Catégorie : Bonnes Pratiques

Le télétravail reste à distance en France

Malgré les annonces encourageantes concernant la reconnaissance et le développement du télétravail, la France reste à la traîne.

En effet, les sources (INSEE, gouvernement) s’accordent pour évaluer entre 7 et 11 % de la population active le nombre de télétravailleurs en France (Chiffres 2009). Ce chiffre est à mettre en regard de la moyenne européenne de 18 %, chiffre qui atteint 30 % en Scandinavie ou aux Etats-Unis.

Fort de ce constat, le sujet semble de nouveau être une préoccupation nationale. Eric Besson a lancé l’été dernier une étude sur le télétravail dans les grandes entreprises, Frédéric Lefbevre lui a emboîté le pas le 14 novembre lors d’une conférence sur le télétravail dans les PME. L’assemblée nationale n’est pas en reste avec une proposition de loi acceptée en commission début octobre . A noter tout de même que la dernière tentative en date de législation du télétravail est toujours bloquée au sénat depuis 2009 !

Quoi qu’il en soit, les raisons du retard de la France en terme de télétravail s’expliquent principalement par :

    • La nature du travail lui-même (par exemple en production)
    • Le type de management (le télétravail implique un mode de management par objectifs, alors que la culture française reste principalement basée sur une gestion du travail au temps passé)
    • La perte de cohésion des équipes (le télétravailleur perd le lien avec son organisation, en ne prenant plus de pause café autour du distributeur par exemple 😉

Le premier point est difficilement contournable (la dématérialisation a fait beaucoup de progrès, mais on ne sait pas encore virtualiser une chaîne de montage).
Le deuxième point ne s’effacera que par un changement de mentalité et de cadre législatif qui sera de toute façon assez long à mettre en place.
Par contre, de nombreuses solutions s’offrent au troisième point :

    • Télétravail à temps partiel (le salarié travaille à son domicile 3 jours par semaine et passe 2 jours dans son entreprise)
    Télécentres , à condition qu’ils soient positionnés en périphérie des grandes agglomérations (le taux de remplissage des télécentres en zones rurales demeure très faible comme le montrent malheureusement les exemples en Lozère ou dans le Cantal)
    • Espace de co-working (sorte de télécentre dédié à une thématique telle le développement web, la mode, etc …) comme La Cantine ou Lawomatic

Espérons donc que tous ces efforts nous permettent de rejoindre nos voisins européens en ce qui concerne le développement du télétravail. Il y a des tonnes de CO2 à économiser et sur le sujet, il y a urgence à mettre en place des solutions !

Yann Hamonic

Ingénieur INSA, j’ai passé 3 ans chez un éditeur de logiciel, puis 10 ans en SSII, avant de lancer ma propre structure. J’ai ainsi pu expérimenter de nombreux métiers (de développeur à chef de projet, en passant par l’intégration, les tests, le pilotage et même la Hotline !), et j’ai évolué dans des secteurs divers (PME de services, Grandes entreprises industrielles, Services Publics). Passionné par la nature et l’environnement, je me suis intéressé au Green IT à partir de 2007. Cela m’a permis de concilier mes passions et mes compétences professionnelles au point de vouloir en faire mon activité principale. J’ai ainsi démarré un projet de création autour du conseil en Green IT en 2010, et la société AWALENN a finalement été créée en 2012 (AWALENN est membre de l’AGIT). Je suis contributeur à GreenIT.fr depuis l’été 2011.

Site web