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Environnement : les sites web des grandes entreprises ne sont pas verts !

Le web 2.0 permet aux internautes de revendiquer leur point de vue au travers de leurs blogs. De plus en plus souvent relayé par les médias, ce contre pouvoir citoyen met sous pression les entreprises et les gouvernements sur des sujets sensibles. La couverture accordée par les blogueurs français au premier Grenelle de l’environnement est un bon exemple.

« Le web est le meilleur moyen pour une entreprise ou une institution de communiquer sur des sujets sensibles pour mettre en valeur ses bonnes pratiques ou désamorcer d’éventuelles tensions » estime Stéphane Bordage, directeur conseil de Breek, une web agency spécialisée dans le web 2.0 et le « green IT ». Selon lui, toutes les entreprises vont devoir mettre en place une rubrique spécifique sur leur site dès 2008. Car la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) – Corporate Social Responsability (CSR) en anglais – devient un élément incontournable de la communication « corporate » de l’entreprise.

Breek a donc étudié les sites de 15 grandes entreprises* proposant une rubrique CSR / RSE pour déterminer les bonnes pratiques à suivre dans ce domaine. L’étude qui repose sur 200 critères est accessible gratuitement en ligne. Un constat s’impose : « seules les entreprises qui ont une activité à risque comme Exxon Mobil ou qui ont vraiment intégré la CSR dans leur quotidien comme la Deutsche Post proposent des contenus de qualité » constate Stéphane Bordage. « Des sociétés disposant de moyens considérables comme Volvo, Merrill Lynch, JC Decaux ou Microsoft dévalorisent leur image en proposant des contenus sans intérêt » ajoute-t-il.

Pour éviter cette impasse, Breek conseille 5 bonnes pratiques issues de l’analyse des sites.

– Il faut commencer par faciliter l’accès à l’information. « C’est ce que propose General Electric en affichant son rapport CSR dès la page d’accueil ou Unilever en proposant un raccourcis vers la rubrique dédiée » illustre Stéphane Bordage.

– L’entreprise doit ensuite s’engager à l’image des PDG d’Ikea, Microsoft et Starbucks qui signent leurs engagements et de ceux de Procter & Gamble et de Starbucks qui y consacrent une vidéo dédiée.

– En imageant son discours Lafarge concrétise son métier et son impact sur l’environnement avec des schémas animés très simples. Et Coca-Cola matérialise ses investissements dans le temps avec une "timeline".

– Deutsche Post et BHP Billiton crédibilisent leur stratégie en proposant à la fois une vision d’ensemble sur leur site institutionnel et beaucoup de détails sur un site dédié à cette problématique.

– Enfin, pour éviter les foudres des blogueurs de le phénomène de « green wahsing », Starbucks et BHP Billiton s’appuient sur un référentiel international reconnu – UN Global Compact – pour objectiver les résultats.

* Volvo, DHL, BASF, GE, Exxon Mobil, Mitsubishi, Mc Donald’s, IKEA, BNP PARIBAS, Microsoft, McAfee, Citigroup, Merrill Lynch, JC Decaux, etc,

 

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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